Russie, Ukraine, Otan : demain la guerre ?

Géopolitique

Des navires ukrainiens qui tentent de pénétrer dans les eaux, disputées, de la mer d’Azov sont capturés après un bref combat par un commando des services spéciaux russes. Le lendemain l’Ukraine met en place l’état d’urgence et les Etats-Unis menacent les Russes de nouvelles sanctions. Ce n’est pas le scénario du nouveau James Bond mais la réalité de la géopolitique depuis quelques jours. Alors, demain la guerre ?

Le président ukrainien Petro Porochenko a évoqué la possible « menace d’une guerre totale » avec le voisin russe. Selon Porochenko, la Russie a « augmenté drastiquement » ses capacités militaires à la frontière orientale de l’Ukraine. Loin de vouloir apaiser les tensions, le président Porochenko a déclaré : « Je ne veux pas que quelqu’un pense que ce sont des jeux d’enfant. L’Ukraine fait face à la menace d’une guerre totale avec la Fédération russe ». Il évoque un triplement du nombre de blindés russes à sa frontière.

Le président Trump attend un rapport sur la situation qui « sera déterminant » selon lui. Une rencontre avec Poutine pourrait être annulée arguant que « Je n’aime pas cette agression. Je ne veux pas d’agressions ». Pour l’instant les réactions des occidentaux, OTAN y compris, sont majoritairement très mesurées afin de ne pas apporter un soutien trop évident à l’Ukraine qui pourrait précipiter une guerre à l’origine de Kiev.

En réaction à la mise en place de la loi martiale dans certaines portions du territoire ukrainien, la Russie va procéder au déploiement de nouveaux missiles S-400 en Crimée selon l’agence de presse Interfax qui rapporte les propos du ministre de la Défense de la Fédération. Ces puissants missiles sol-air devraient être tout à fait opérationnels en décembre. Ils sont depuis peu le nouveau fleuron des systèmes de défense de l’armée russe et une arme diplomatique de premier choix. Cependant, selon Florent Parmentier professeur à Sciences-po, la Russie ne devrait vraisemblablement ne pas procéder à une attaque au sol même si « l’escalade est toujours possible ». Il assure que « L’armée ukrainienne est plus solide en 2018 qu’en 2014, plus professionnelle, ce qui veut dire que toute incursion sur le territoire ukrainien aurait un coût pour la Russie ».

Pour l’instant Russes et Ukrainiens se renvoient la responsabilité de la « provocation » de dimanche dernier. Porochenko qui espère être réélu en mars 2019 pour un nouveau mandat ne peut actuellement pas compter sur son bilan. L’économie est ruinée, le pays sous perfusion de l’Union Européenne et l’est du pays est toujours le théâtre d’une guerre entre les séparatistes ou fédéralistes favorable à la Russie et les troupes de Kiev soutenues par les milices nazies armées par le gouvernement.

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