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Explosion à Beyrouth : fake news à foison !

Géopolitique Numérique

Juste après la terrible explosion dans le port libanais de Beyrouth, un gigantesque panache de fumée a noirci le ciel du Liban. Tout autour de l’explosion, que cela soit dans les rues ou sur la mer, les caméras ont filmé la zone de la terrible déflagration. À ce moment précis, une deuxième explosion a eu lieu et a été ressentie jusqu’à Chypre, soit plus 200 km de distance. Avec cette seconde explosion, une flamme titanesque, un souffle de gaz d’une puissance inouïe ainsi qu’un champignon de fumée se sont formés. Puis, de la fumée rouge et un grand nuage de poussière ont enseveli la célèbre cité portuaire libanaise millénaire.

Des fausses informations se sont répandues très rapidement

Les vidéos de l’explosion ont très vite fait le tour du monde. En seulement quelques minutes, un responsable était recherché sur les réseaux sociaux. L’usine de fausses informations était alors déjà en route. Alors que l’origine du désastre est désormais connue (accidentelle), découvrons-en plus sur les principales rumeurs ayant circulé par rapport à cet évènement dramatique.

Tout d’abord, l’hypothèse d’une bombe nucléaire sur la capitale libanaise a rapidement été mise en avant, à cause du « champignon de fumée », vu sur tous les écrans dans le monde. Or, ce qu’on appelle l’effet du « nuage de Wilson » est seulement causé par une onde de choc comprimant et raréfiant l’air par rapport au taux d’humidité présent dans l’air. Autre preuve démontant cette fausse information : il n’y a pas de flash aveuglant à cause de la lumière blanche. Ainsi, cela prouve qu’il n’y a aucun lien avec le nucléaire. Or, avec de telles images tournant en boucle, le « mal est fait ».

« C’était un genre de bombe »

Les fake news peuvent même être l’œuvre de présidents, comme c’est le cas avec celui des USA Donald Trump. Ce dernier s’est exclamé que d’importants généraux de son pays lui avaient affirmé que les explosions de la capitale libanaise avaient été engendrées à cause d’une bombe. Le président a également comparé cela à une violente attaque. Il a affirmé qu’il ne s’agissait pas de l’explosion d’une bombe artisanale mais bel et bien d’une attaque. Cependant, cette fake news a très vite été réfutée par le Pentagone.

L’explosion est aussi rapidement devenue une « offensive d’Israël » sur les réseaux sociaux. La situation géopolitique actuelle favorise ce type de raisonnements. Il faut dire que la spéculation sur le rôle d’Israël est logique au vu du contexte désastreux dans la zone. En plus, juste auparavant, des bombardements sur la Syrie avaient eu lieu. Ainsi, en seulement quelques heures, environ 300 000 tweets ont été postés, ciblant la responsabilité d’Israël dans cette stupéfiante explosion. Cela est tout de même le double de tweets qui concernent les explosions elles-mêmes.

L’inévitable antisémitisme

Par la suite, il y eut une pléthore de tweets et autres commentaires antisémites. Or, le Hezbollah, grâce à ses réseaux médiatiques a réfuté formellement une attaque israélienne contre une possible infrastructure du mouvement, et cela seulement seize minutes à la suite de la première explosion … Ensuite, le gouvernement israélien va même offrir son aide logistique au gouvernement du pays.

Il faut dire que l’antisémitisme se sert de ce genre d’événements mais ce dernier n’est pas la cause de ces fausses informations. Il ne faut pas y voir de « révélation » dans ces instants-là mais plutôt un phénomène existant qui ne se dissimule plus. L’antisémitisme est le résultat d’une culture ancrée s’exprimant alors de façon plus forte avec ce type d’événements dramatiques.

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