Dimanche 4 novembre, la Nouvelle-Calédonie votera pour devenir un état indépendant ou rester un territoire français. C’est un processus historique qui va s’achever ce weekend amorcé il y a vingt avec les Accords de Nouméa du nom de la capitale de l’archipel. Cette dernière est rattachée depuis 1853 à la France et le début de sa colonisation. Un peu plus de 160 000 électeurs vont décider ensemble de leur avenir dans un climat apaisé, les deux parties ayant tenus à empêcher toute violence.
La question posée est la suivante : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». En cas de victoire du Oui alors un processus de transition entre la France et le nouvel état sera menée jusqu’à l’indépendance et l’accession à la pleine souveraineté de Nouméa. Si le Non l’emporte, un autre référendum aura lieu en 2020 et en 2022 si nécessaire. Ces autres consultations ont été obtenues par les soutiens à l’indépendance afin de pousser la métropole à tenir ses promesses de développement économique du territoire, l’un des arguments majeurs des anti-indépendance.
En cas de mise en place du processus d’acquisition de la pleine souveraineté par le territoire, c’est l’inconnu qui domine. Il n’y a que peu d’éléments définis dans cette éventuelle marche pour l’indépendance y compris la durée de la transition. D’autres grandes questions sont aujourd’hui sans réponse comme la double-nationalité, les liens avec la France ou la défense de l’immense zone maritime.
Benoit Trépied, chargé de recherche au CNRS et membre du centre de recherche et de documentation sur l’Océanie, est revenu sur l’éventuel futur de l’archipel : « les indépendantistes demandent l’indépendance avec un statut d’État associé : être indépendant tout en confiant certaines de ses compétences à un autre État ». L’Union nationale pour l’indépendance, principal organisation politique indépendantiste, explique que « Pour sortir de la colonisation française par le haut, un accord de partenariat est une nécessité politique et une perspective logique ». L’organisation affirme ainsi : « Dès 2018 et durant la phase de transition, une évaluation des domaines qui nécessitent une coopération particulière ou privilégiée avec la France sera effectuée ».
A 17 000 km de Nouméa, dans l’Hexagone, l’intérêt des Français pour la question est bien faible. Ils ne sont pas appelés à participer à la consultation. Selon un institut de sondage « Ce référendum n’est aujourd’hui que très peu abordé dans les médias malgré son imminence » ce qui explique le désintérêt manifeste des métropolitains pour la question. Seul 39% des sondés ont entendu parler de la consultation et ils ne sont que 20 % à savoir quelle est la question posée.