Avec 55% des voix et 10 millions de voix d’avance, Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême-droite qui avait frôlé la victoire dès le premier tour est devenu le président du Brésil. Le pays s’est divisé entre le candidat nostalgique de la dictature militaire et Fernando Haddad candidat du PT soutenu par le Pcdob. Dès l’annonce des résultats, des violences ont éclaté dans le pays entre les partisans des deux finalistes et les forces de l’ordre, civils et militaires.
Jaz Lima, enseignante retraitée de 60 ans a résumé hier soir une partie de l’enjeu du vote du jour : « Je n’ai rien à craindre du gouvernement d’un ancien militaire. Ce pays a besoin d’ordre. La situation ne pourrait pas être pire avec toute cette corruption et cette insécurité ». C’est ce discours qui a été la machine à gagner de Bolsonaro. Une violence décomplexée pour insister sur les peurs et les craintes légitimes des Brésiliens. Un autre élément moteur a été son programme économique ultra-libéral qui semble lui avoir assurer des fonds de campagne très importants venant de donateurs de grandes entreprises. Les marchés ont d’ailleurs salué sa victoire. André Luiz Lobo, chef d’entreprise de 38 ans déclaré à proximité du domicile de son idole : « Nous sommes le peuple indigné, exaspéré par la violence et la corruption. Le peuple a parlé. C’est la première fois que je me sens représenté ».
Les réactions se sont multipliées dans la nuit. Elles étaient chaleureuses de la part de toutes les présidences de droite du sous-continent. Le président du Venezuela, Maduro,a au contraire posé le socialisme bolivarien comme un modèle de résistance à l’extrême-droite. Le président Macron a félicité son futur homologue dont la prise de fonction doit se dérouler en janvier 2019 : « La France et le Brésil entretiennent un partenariat stratégique noué autour des valeurs communes de respect et de promotion des principes démocratiques. C’est dans le respect de ces valeurs que la France souhaite poursuivre sa coopération avec le Brésil ».
Pour Marine le Pen, député du Rassemblement National : « les Brésiliens viennent de sanctionner la corruption généralisée et la terrifiante criminalité qui ont prospéré sous les gouvernements d’extrême gauche ». elle souhaite également « bonne chance au nouveau Président qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique très compromise du Brésil ».
Donald Trump, le président américain a félicité monsieur Bolsonaro sur twitter déclarant entre autre : « Nous nous sommes mis d’accord pour travailler de manière rapprochée sur le commerce, l’armée et tout le reste ! ».