Figure emblématique du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, le ministre de la défense Avigdor Lieberman a quitté son poste à la suite du cessez-le-feu entre Tsahal et le Hamas qu’il a qualifié de « capitulation face au terrorisme ». Son départ fragilise la coalition de droite et d’extrême-droite au pouvoir en Israël. Des élections anticipées pourraient être convoquées.
La Knesset, le parlement, s’est enflammée à l’annonce de la fin des bombardements. Le premier ministre a qualifié de « non nécessaire » un conflit avec le Hamas (islamiste). A l’inverse, de nombreuses personnalités de son bord politique voulaient profiter des hostilités pour frapper plus fort ce qui est vu comme l’une des principales menaces pour la sécurité de l’état. Il semblerait que ce soit l’appareil militaire qui ait convaincu monsieur Nétanyahou. Le départ du ministre de la défense a entraîné le départ des députés de Israel Beytenou (« Israël notre maison ») ne laissant qu’une minuscule majorité de 61 sièges au gouvernement.
Gideo Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem est revenu sur le sens de la manœuvre politique de Lierberman : « Lieberman est le dernier à joindre les coalitions et le premier à démissionner : il en a fait sa politique. Cette fois, il quitte le poste le plus prestigieux, après celui de Premier ministre, ce qui n’est jamais évident ».
La population israélienne des abords de Gaza a mal vécu l’annonce de la trêve et la mise en place d’une « politique du drapeau blanc » comme elle est nommée par la presse de droite. Dans certains fiefs du Likouk, l’organisation de Nétanyahou, on se sent abandonné et la tentation de suivre Lieberman se renforce. Selon Gideon Rahat : « Lieberman est un survivant : on le dit souvent fini, mais il rebondit toujours. Il veut récupérer l’électorat laïque de droite. C’est loin d’être facile, car le Likoud est sur ce créneau. Mais il imagine qu’il y a une fortune électorale à se faire en profitant des décisions très impopulaires de Nétanyahou sur Gaza, sur l’air du « ils n’ont pas voulu me laisser être dur’’ ».
La peau du gouvernement semble être temporairement sauvé depuis ce matin. En effet, le ministre de l’éducation, Naftali Bennett, a annoncé rester au gouvernement alors que de nombreux experts annonçaient son départ et la fin de la majorité au parlement. Il s’est montré très critique envers la politique de défense menée par lee gouvernement : « Le Hamas et le Hezbollah sont de plus en plus actifs car ils ont compris que nous craignons de les affronter. (…) Le précédent ministre de la Défense a échoué dans sa fonction ».