PFAS : attention si vous êtes un grand amateur de fruits de mer 

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Consommez-vous régulièrement des fruits de mer ? Une récente étude établit que ces animaux concentrent des taux très élevés de PFAS, une substance considérée comme nuisible pour la santé. Le homard et les crevettes seraient les plus contaminés.

Les alkyls poly- et perfluorés (PFAS) sont des substances utilisées dans de nombreux produits de consommation courante. On les retrouve notamment dans les emballages alimentaires, les cosmétiques, le textile, les encres et les produits phytosanitaires. Pourtant, elles sont soupçonnées de nuire à la santé. Pour en limiter la diffusion, l’Assemblée nationale française a adopté une proposition de loi des députés écologistes le 4 avril dernier.

Les PFAS directement dans les assiettes

Une nouvelle étude américaine pourrait donner raison aux élus français. En effet, cette enquête menée par le Dartmouth College, une université privée des Etats Unis, a montré que les fruits de mer sont également contaminés par ces substances appelées « polluants éternels ». Les chercheurs américains ont retrouvé de fortes concentrations de toxines dans ces aliments.

Saumons, crevettes, thons, coquilles Saint-Jacques et homards contaminés

Dans le cadre de son étude, l’équipe de chercheurs a analysé des échantillons de cabillaud, saumon, crevette, thon, coquilles Saint-Jacques, homard et églefin. Ces animaux marins comestibles ont été pêchés le même jour et vendus dans le marché de la côte du New-Hampshire, l’un des Etats américains qui en consomment le plus. Les scientifiques ont mesuré les niveaux de concentration de vingt-six types de PFAS dans différents échantillons.

Les crevettes et le homard plus exposés que les autres espèces

D’après leurs résultats, les crevettes et le homard présentent les taux les plus élevés de PFAS, jusqu’à huit à neuf plus importants que les autres produits. La concentration la plus haute observée était celle du PFOS (une molécule de PFAS de 8 atomes de carbone), repérée dans les crevettes. Elle atteignait 2,7 nanogrammes par gramme de chair. Pour les autres espèces, les seuils restaient inférieurs à un nanogramme par gramme de tissus.

Probabilité d’une contamination aux PFAS via des déchets déversés dans les eaux

L’étude américaine n’a pas précisé comment et où exactement les PFAS ont pu infiltrer la chaîne alimentaire dans les océans. Mais des biologistes suggèrent que la contamination des fruits de mer peut-être due à une alimentation d’espèces elles-mêmes déjà empoisonnées. Ils évoquent aussi les déchets déversés par les usines dans les fleuves, qui les déversent à leur tour dans la mer et les océans. Ces substances chimiques parcourent ainsi les eaux du monde entier.

La contamination via des emballages ou des contenants en plastique

Le média Reporterre donne une autre piste, celle d’une contamination après la pêche. En effet, lors de leur achat, les fruits de mer sont placés dans des emballages ou des contenants en plastique. Or le plastique se compose de PFAS. Les chercheurs américains ont également évalué le risque d’exposition liée à la consommation de ces aliments auprès de 1829 habitants du New Hampshire.

Les adultes ingèrent davantage de PFAS que les enfants

Les taux de consommation quotidienne de fruits de mer pour les adultes s’élèvent à 33,9 g/jour et ceux des enfants à 5 g/jour. Ces pourcentages sont plus importants que la moyenne nationale, mais également excessifs par rapport aux valeurs sanitaires indicatives. Cette forte exposition aux PFAS n’est pas sans effet. Elle peut provoquer des troubles de la thyroïde, de la reproduction et du foie. Elle peut également entraîner des retards de croissance chez le fœtus, ainsi que le cancer.

Les fruits de mer restent une excellente source de protéines maigres et d’acides gras

Le taux de contamination des fruits de mer dans le New Hamphire inquiète d’autant plus qu’environ 95 % des adultes disent en manger tout au long de l’année. Plus de 60 % d’entre eux avaient un revenu moyen. Les chercheurs américains ont constaté que les personnes riches en mangeaient moins. Leur étude n’a pas vocation à décourager les consommateurs de fruits de mer. Ces aliments sont une excellente source de protéines maigres et d’acides gras oméga.

Mettre en place des mesures concrètes pour limiter l’usage des PFAS

Ces graisses sont essentielles pour maintenir des fonctions physiologiques, soutenir le développement neurologique périnatal et réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Les scientifiques américains invitent plutôt les autorités à mettre en place des mesures et des directives concrètes pour réduire drastiquement l’usage des PFAS. Cela permettra de protéger les personnes vulnérables, comme les femmes enceintes, les enfants et les populations côtières.

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