Bouleversée par le choc sanitaire actuel et les conséquences économiques terribles de la guerre en Ukraine, le monde s’est dirigé vers un endettement abyssal. La totalité de la somme de cette dette internationale publique et privée est estimée à … 300 000 milliards de dollars, ce qui vaut 350 % du PIB (produit intérieur brut) mondial.
Un sujet masqué par les autres ?
Depuis le début de l’année, le sujet est délaissé. Il faut dire que la classe politique, les médias et même les réseaux sociaux parlent surtout de la guerre en Ukraine, de l’inflation, de la réforme des retraites et d’autres actualités nationales et internationales. Le tremblement de terre survenu en Turquie et en Syrie a également masqué cette actualité un temps. Or, les effets de cette dette colossale vont rapidement se faire ressentir. Nous pouvons légitimement nous poser la question : la réforme des retraites et ses effets (manifestations, grèves, débats houleux à l’Assemblée nationale) n’est-elle pas utilisée pour masquer une autre actualité ?
Cette dette internationale de dimension abyssale intègre trois aspects. Le premier est la dette dite « publique ». Elle est le résultat des emprunts effectués par les pays. Il s’agit de « bons du trésor » contre lesquels les établissements bancaires (banques centrales ou non) conçoivent de la monnaie (fiduciaire pour les banques centrales) ou scripturales (lignes de compte). Pour rappel, la monnaie est composée : des pièces et des billets : c’est ce qu’on nomme la monnaie fiduciaire; d’écritures sur les comptes bancaires : c’est ce qu’on nomme la monnaie scripturale, qui vaut environ 90 % de la monnaie circulant actuellement.
La seconde composante est la dette privée. C’est le montant de la totalité des prêts accordés aux personnes privées afin d’effectuer des achats, voire procéder au remboursement d’un autre prêt. Enfin, le dernier aspect représente les engagements « hors bilan ». Il s’agit des montants à rembourser, mais pas encore exigibles. Il s’agit de dettes que la réglementation comptable offre la possibilité de dissimuler (darkpools). Dans le monde de la finance, un dark pool représente un forum privé pour la négociation de titres, de produits dérivés et de divers instruments financiers.
Une dette équivalant à dix fois le PIB mondial
Les dettes publiques valent près de 350 000 milliard de dollars (ce qui vaut dix fois le produit intérieur brut mondial) et la totalité des dettes grimpe à près d’un million de milliards de dollars.
Sous l’effet de la conception de la monnaie par les banques centrales, ces dettes ne s’arrêtent pas et poursuivent leur augmentation constante. Ce fait, analysé depuis le 18ème siècle, a pour effet de faire perdurer l’inflation. Il y a un décalage temporel entre le point d’injection et celui où la monnaie va « ruisseler ».
Pour parler autrement, ce phénomène est lié à ce que vont laisser les premiers acteurs aux autres à chaque seuil de la cascade. Une chose est sûre : les dettes doivent être remboursées.
La réforme comme solution ?
Revenons-en à la retraite : sans la réforme des retraites, la faillite du système des retraites serait au rendez-vous. C’est ce qu’affirment bon nombre de ministres. Est ce la vraie raison ? La seule ? Pourquoi ne nous parle-t-on jamais de cette gigantesque dette mondiale ?
Ce battage politico-médiatique par rapport à cette réforme des retraites, causée par un souci de financement des retraites, est présent depuis bon nombre d’années. Même si les montants en jeu sont colossaux, il faut savoir que dans le pays, la totalité des dettes avoisine la somme absolument ahurissante de 8000 milliards d’euros, valant 350 % du PIB français (près de 2500 milliards d’euros). Ainsi, la France serait donc l’État à l’endettement le plus conséquent. Or, cela personne ne le dit dans les médias ou sur les plateaux TV. Ainsi, on sait encore moins comment nous allons faire face à ce phénomène.