Le marché auto évolue avec les voitures autonomes et électriques. Or, cela a une conséquence inattendue : les véhicules deviennent de plus en plus lourds, hauts et massifs. Le phénomène est pointé du doigt par le Conseil national de la sécurité des transports. La crainte tourne autour d’une augmentation de l’insécurité routière. C’est l’administration américaine qui tire la sonnette d’alarme.
Il faut dire que les voitures électriques sont de plus en plus imposantes, voire même encombrantes. Les derniers modèles de véhicules électriques dévoilent des spécificités toujours plus massives. Ce gabarit de plus en plus grand est un sujet de vive inquiétude pour le National Transportation Safety Board. Il s’agit du Conseil national de la sécurité des transports américain. Focus sur ce phénomène nouveau.
Un plus grand danger de blessures lourdes et de morts
La dénommée Jennifer Homendy, qui dirige le Conseil, a exposé ses craintes et ses peurs au début de l’année lors d’un oral à Washington, dévoilé par Bloomberg. Cette dernière affirmait qu’il y avait un danger plus conséquent de blessures lourdes. Même chose pour les décès. Ainsi, à cause des dimensions plus importantes des véhicules électriques (mais aussi de leur puissance et de leurs performances globales), les usagers ont plus de chances d’y laissé la vie ou de se blesser. D’ailleurs, le phénomène concerne également les voitures thermiques. Si on rajoute le danger représenté par les trottinettes électriques et autres gyropodes, cela peut rapidement devenir un véritable Far West, surtout pour les grandes agglomérations.
La variante électrique des voitures thermiques est la plupart du temps nettement plus lourde. Elle présente souvent des dimensions plus grandes. Voici deux exemples frappants : les modèles à batterie du Ford F-150 et du Volvo XC40. Le Hummer en variante électrifiée dévoile une masse impressionnante : plus de quatre tonnes (ce qui correspond à neuf mille livres). Le seul bloc-batterie pèse plus de 2900 livres (1,3 tonne), ce qui vaut le poids d’un modèle Honda Civic. Cela a un effet conséquent sur la sûreté de la totalité des usagers du bitume. Or, l’aspect sécuritaire de la route, encore plus quand cela concerne les politiques modernes de transport, ne peut être laissé de côté.
Comment régler ce nouveau problème ?
Une augmentation du poids global de ces voitures peut représenter un véritable souci au niveau de la réglementation. Quand une voiture franchit la barre des 3,5 tonnes de poids total autorisé en marche, le permis C (poids-lourd) n’est plus seulement facultatif. En effet, ce dernier est alors obligatoire en France. Par conséquent, si le Hummer électrique (version originale) est vendu dans le pays, il sera impossible aux personnes ayant un unique permis B de conduire l’engin.
Les concepteurs de voitures électriques s’attardent déjà sur le souci depuis beaucoup de temps. Afin de fabriquer des batteries électriques moins lourdes, les experts conçoivent des accumulateurs munis de semi-conducteurs plus denses. L’optimisation technologique donnerait la possibilité d’entreposer plus d’énergie, dans une batterie présentant un poids plus léger. À l’heure actuelle, cette amélioration est en cours d’étude. Il faut compter une poignée d’années avant qu’elle soit présente sur les futures gammes d’EV.
Des voitures électriques trop lourdes pour les parkings ?
Si on se fie à la British Parking Association, beaucoup de parkings souterrains ne peuvent pas supporter le poids des voitures électriques. Cela est encore plus vrai pour les vieilles infrastructures, construites dans les années 70. Durant cette période, une voiture familiale moyenne affichait un poids de mille kilos. Désormais, une citadine comme par exemple la Peugeot e-208 filtre dévoile un poids de 1 500 kilos tandis qu’une Tesla Model S affiche 2 100 kilos. La cause ? La batterie qui pèse des centaines de kilos.
Ainsi, en prenant en compte que ces modèles sont de plus en plus nombreux, la British Parking Association tire la sonnette d’alarme face à ce phénomène nouveau. Avec des centaines de places réparties sur une multitude d’étages, la structure devient plus exposée et plus vulnérable. L’association affirme que des marges de sécurité sont maintenant intégrées dans la fabrication de ces parkings. Or, ce n’est pas le cas des plus anciens, qui représentent un vrai risque.
La solution serait donc un renforcement des parkings souterrains. Or, pour cela, il faudrait un important investissement. Ainsi, l’option privilégiée serait de restreindre l’accès aux voitures électriques. À l’avenir, se garer avec ce genre de véhicules deviendra-t-il aussi difficile que stationner avec une voiture thermique ? Regrettable car c’est un argument de vente de poids qui s’envolerait en fumée pour les électriques …
