Le panier anti-inflation devient un trimestre anti-inflation 

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Le gouvernement français a annoncé lundi le lancement du « trimestre anti-inflation » aux dépens du « panier anti-inflation ». Cette nouvelle opération sollicite l’engagement des distributeurs pour élaborer librement une offre de produits à prix bas. Elle court du 15 mars au 15 juin prochain.

Le ministère de l’économie et des finances a présenté, le lundi 6 février, son opération « trimestre anti-inflation » à l’issue d’une réunion avec les patrons de la grande distribution, sauf Michel-Edouard Leclerc. Prévue entrer en vigueur le 15 mars pour s’achever le 15 juin prochain, cette initiative fait suite à l’abandon du « panier anti-inflation », qui avait suscité la protestation des enseignes comme des syndicats de producteurs.

Un logo tricolore avec la mention « trimestre anti-inflation »

Le « trimestre anti-inflation » comprend des produits de première nécessité dont la sélection revient aux distributeurs. Ceux-ci peuvent librement fixer le nombre d’articles à inclure et décider du niveau de ristourne à appliquer. Seule concession : ils devront accoler sur les produits concernés un logo tricolore (bleu, blanc, rouge) avec la mention « trimestre anti-inflation ».

Cette étiquette est née à l’issue de la rencontre entre le ministre de l’Economie Bruno Le Maire et les principaux représentants du secteur. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a précisé que cette opération portera principalement sur les marques distributeurs. Puisque ce sont sur ces marques-là qu’ils ont la possibilité de bloquer les prix sur les trois mois.

E.Leclerc préfère faire cavalier seul

Seul absent de la réunion à Bercy, Michel-Edouard Leclerc a indiqué sur CNews qu’il ne voulait pas sacrifier l’image prix de son groupe sur l’autel d’une communication politique. Il a également expliqué que Leclerc n’a pas « attendu une réunion publique pour être moins cher ». L’enseigne propose déjà des tarifs bas et lance régulièrement des opérations à prix coûtants.

Si elle ne s’interdit pas de participer à l’initiative gouvernementale, note Michel-Edouard Leclerc, l’entreprise « préfère pour le moment être moins cher sur tout ». Mais elle n’est pas la seule à protéger le pouvoir d’achat des Français depuis plusieurs mois. Système U, aussi, a annoncé en février un panier de 150 produits à prix coûtant pour une durée indéterminée.

UFC-Que Choisir craint de prétendus prix cassés

Carrefour, lui, a dévoilé dimanche un panier « essentiel et nutrition » qui comprend 200 produits de marques propres avec des prix bloqués autour de 2 euros. Quant à Intermarché, il a dégainé une offre anti-inflation de 500 produits.

En outre, Monoprix (groupe Casino) a mis en place le dispositif « Monopetitsprix » contenant 300 produits avec des tarifs bloqués. Si elle salue toutes ces initiatives, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir craint qu’en l’absence de réglementation, les prix prétendument bas ne soient les mêmes que d’ordinaire.

Expérimentation d’un chèque alimentaire

Bruno Le Maire a rassuré que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, effectuera des contrôles dans les supermarchés pour vérifier les tarifs et s’assurer du respect des engagements. Selon lui, le gouvernement veillera à ce que l’opération ne pèse pas sur les fournisseurs agro-industriels ou agricoles.

Mais Bercy a également appelé les grands industriels à renégocier, fin juin, leurs tarifs à la baisse avec les distributeurs. Par ailleurs, il prévoit l’expérimentation d’un chèque alimentaire pour les Français les plus modestes. Un soutien qui vise aussi à atténuer les effets de l’inflation alimentaire, qui a atteint 14,5% sur un an en février, d’après l’Insee.

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