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Diminuer sa vitesse en voiture permet-il de réellement diminuer la pollution ?

Environnement Mobilité

Durant les pics de pollution, la vitesse est diminuée sur les voies rapides des agglomérations françaises majeures. Certaines personnalités désirent abaisser ses limitations sur les autoroutes du pays. La vitesse maximale serait de 110 km/h à la place du classique 130 km/h. Quand les voitures vont moins vite, il y a moins de pollution : est-ce vrai et si oui, dans quelle proportion ? Cette interrogation expose l’enjeu du dérèglement climatique, la pertinence des solutions apportées mais également le pouvoir d’achat des Français.

Transports non polluants : pilier de l’écologie futuriste ?

Si on se fie à l’usage actuel du pétrole, il y aura encore de ce combustible fossile pour une quarantaine d’années. La rareté de l’or noir est de plus en plus prononcée. Ainsi, les prix augmentent. Au fil des années, son extraction devient également de plus en plus difficile. Le directeur exécutif de la stratégie et de la recherche de l’Ademe offre plusieurs options alternatives.

Dans toutes les solutions apportées par la Convention citoyenne (au nombre de 149), dévoilées en juin 2022, ont été beaucoup pointées du doigt. Parmi elles, celle de diminuer la vitesse sur les autoroutes de 20 km/h a été vivement critiquée. Le but de cette baisse est de limiter les émissions polluantes, surtout celle de dioxyde de carbone. Il faut dire que le milieu des transports a causé près de 24,4 % de ce type de rejets dans le pays. C’est la voiture qui y contribue le plus (environ 75,5 % des émissions). Elle se classe devant l’avion et le bateau.

Un sondage effectué auprès de 1005 français prouve le désamour envers une telle mesure. En effet, selon le groupe Odoxa-Dentsu Consulting, près de 55 % des personnes interrogées ont affirmé que cette baisse de la vitesse ne permettra pas de réellement baisser la pollution causée par les voitures. Cela nous rappelle un peu le passage de 90 à 80 km/h …

La diminution de la vitesse : quel effet sur la pollution ?

Plus on désire aller vite, plus on accélère : pour l’instant, il n’y a rien de bien compliqué. Néanmoins, quand on utilise l’accélérateur, le moteur va alors plus vite. Ainsi, il est plus demandeur d’énergie (essence, diesel, éthanol) pour marcher.

Néanmoins, sachez qu’il n’y a pas de proportionnalité de l’usage du carburant par rapport à la vitesse du véhicule. Par conséquent, elle est conséquente même quand vous démarrez. Par contre, les rejets polluants sont proportionnels par rapport à la consommation.

Prenons l’exemple suivant : avec un véhicule diesel (norme antipollution Euro 4), une diminution de vitesse de dix kilomètres par heure peut représenter une diminution des rejets d’oxydes d’azote de l’ordre de 10 %. La plupart des rapports dévoilent l’aspect positif des restrictions de vitesse sur les routes les plus rapides. Ainsi, on observe une baisse des émissions pouvant grimper à hauteur de 20 % ainsi qu’une nette optimisation de la qualité de l’air ambiant, selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie.

Il n’y a pas que la vitesse qui contribue à polluer !

Or, ce n’est pas aussi simple. Ainsi, un véhicule roulant en cinquième vitesse à cinquante kilomètres par heure (à ne pas pratiquer si possible) oblige le moteur à fournir des efforts conséquents afin qu’il conserve son régime de rotation dans le but que le conducteur ne cale pas. À titre de comparaison, la consommation est ici plus grande qu’un véhicule évoluant à une vitesse semblable, mais en troisième.

Un filtre à air encrassé (qui dégrade le mélange carburant-comburant), des pneus mal gonflés (dont la surface de contact avec la route est plus conséquente que la normale), présence d’un coffre de toit, éléments énergivores, sonde lambda HS, catalyseur vieillissant, huile trop visqueuse, bougies défectueuses ou encore freins usés sont autant d’aspects contribuant à une hausse de la consommation d’un véhicule et par conséquent de ses rejets polluants.

En prenant en compte la totalité de ces aspects, les bienfaits d’une baisse de vitesse sont donc moindres sur les voies urbaines. Selon l’état de la route, le type d’endroit et le niveau de la congestion du trafic (encombrement routier), les rapports dévoilent des évolutions de taux en dioxyde d’azote (NO2) situées entre -40 et +30 % et à des changements de taux de benzène entre -45 et +100 % (le taux = la concentration).

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