L’Assemblée nationale étudie depuis lundi, et pour deux semaines encore, un projet de loi qui vise à promouvoir l’usage des énergies renouvelables. Pour obtenir la majorité, l’exécutif compte sur les élus de gauche et les écologistes. Mais LFI pourrait s’y opposer.
L’Assemblée nationale étudie depuis lundi un projet de loi de la majorité présidentielle visant à promouvoir l’usage des énergies renouvelables. Ce texte, le seul de cette session parlementaire consacré à l’écologie, prévoit notamment de multiplier par dix la production d’énergie solaire et d’installer 50 parcs éoliens en mer. Il semble tomber à pic d’autant que la France fait face à une crise énergétique. A cause de cette situation, l’Etat pourrait opérer des coupures d’électricité pendant l’hiver.
L’appel à un texte plus ambitieux
Avec une majorité relative dans l’hémicycle (250 députés Renaissance, MoDem et Horizons), l’exécutif doit convaincre le maximum de députés de l’opposition pour faire adopter son projet de loi. En particulier les élus de la gauche, dont les socialistes et les écologistes. Le Parti socialiste (PS) a déclaré qu’il n’excluait pas de voter en faveur du texte, pour peu que le camp présidentiel fasse un effort supplémentaire. Il aimerait principalement que la majorité valide ses propositions, en particulier deux. D’une part une meilleure exploitation du réseau fluvial pour produire des énergies renouvelables. D’autre part, la construction de parcs d’activités des zones de production d’ENR.
Comme leurs collègues PS, les députés EELV promettent de voter le texte, à condition qu’il soit plus ambitieux. Ils souhaitent notamment l’installation des ENR sur les bâtiments commerciaux, industriels ou administratifs et l’implantation des nouvelles énergies renouvelables sur des terrains déjà bâtis. En attendant, ils se félicitent de l’attitude constructive de la majorité présidentielle, qui leur a fait quelques promesses. Parmi lesquelles, une meilleure préservation de la biodiversité et la mise en place des ENR avec l’aval des collectivités. Les écologistes espèrent que le projet de loi permettra d’atteindre 45 % du mix énergétique français en 2030 puis 100 % en 2050.
Un projet de loi déjà voté au Sénat
Si la Nupes affiche un certain enthousiasme, La France insoumise (LFI) estime que le texte ne va pas assez loin. Ses élus critiquent le manque de planification d’un texte qui offrira le marché des renouvelables aux acteurs privés. Ils voient en ce projet l’antithèse de la planification écologique. Pour l’instant les Insoumis n’ont pas donné de consignes de vote. De leurs côtés, les communistes ont déjà annoncé leur intention de voter contre. Quant aux députés LR et RN, qui représentent un électorat plus rural et hostile aux éoliennes, ils affichent leur farouche opposition.
Les élus du RN appellent à cesser toute nouvelle installation d’éoliennes et à démonter sans remplacer toutes celles arrivées en fin de vie. Ils estiment que les énergies renouvelables rendent la France dépendante de la météo et d’autres pays. Les Républicains, eux, réclament l’interdiction des éoliennes en mer à moins de 40 kilomètres des côtes. Les débats devraient prendre fin dans une semaine. Mais le projet de loi a déjà été voté au Sénat, à majorité de droite. Un vote qui ne garantit pas celui de leurs amis de la chambre basse.