La guerre public-privé est-elle relancée dans l’éducation nationale ?

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Un large collectif de syndicats, d’associations et d’organisations représentatives du milieu éducatif ont signé, fin janvier, une tribune dans Le Monde demandant que « l’argent public aille à l’école publique ». Cette revendication a été appuyée mardi 12 mars lors d’une rencontre entre de nombreux signataires.

L’affrontement entre l’école publique et l’école privée est-il relancé ? Fin janvier dernier, de nombreux syndicats, associations et organisations représentatives du secteur éducatif ont signé une tribune dans les colonnes du Monde pour que « l’argent public aille à l’école publique ». En clair, les signataires demandent l’arrêt du financement de l’enseignement privé sous contrat, constitué pour 90% d’établissements catholiques et subventionné à 70% par l’Etat, à hauteur de 13 milliards d’euros chaque année.

On retrouve parmi les signataires de ce texte les grands syndicats du personnel de l’Education nationale (UNSA, Sud Education, CGT, FSU…) mais également la Ligue de l’enseignement, la Fédération des parents d’élèves (FCPE), le Comité national d’action laïque (CNAL) ou encore la Ligue des droits de l’homme. Ils se sont tous rassemblés mardi dernier lors d’une conférence de presse afin d’afficher leur union sur cette revendication.

Selon le collectif, de plus en plus de familles aisées privilégient aujourd’hui l’enseignement public. Un enseignement qui scolarise trois fois moins d’élèves boursiers comparé au public, et qui abrite un public à la mixité sociale bien plus faible.

« La priorité de la Nation pour son école, c’est de donner la priorité à l’école publique, et de la financer en priorité. On ne peut pas continuer sans rien dire à entretenir et à financer une forme de séparatisme scolaire, qui devient dangereux pour notre société », affirme le secrétaire général du syndicat Unsa éducation Frédéric Marchand.

Ces accusations ont été très mal reçues par l’enseignement catholique. L’institution rappelle qu’elle dépend de l’argent public pour accueillir plus de familles modestes, mais également pour continuer à assurer un service public d’éducation favorable au pays.

« En France, 1,5 million de parents ont fait le choix de l’enseignement catholique et de l’enseignement privé sous contrat. Je pense que ce n’est pas pour rien et que cette liberté de choix, pour qu’elle puisse s’exercer, il faut qu’elle ait les moyens d’être exercée », insiste Gilles Demarquet, président de l’appel, principale association des parents d’élèves du privé sous contrat.

Quoi qu’il en soit, la levée de boucliers contre l’école privée n’est pas prête de s’arrêter. Un rapport parlementaire compte remettre en cause les financements accordés à l’enseignement catholique, et s’attaquer aux contrôles insuffisants de l’Etat sur cette question. Il sera publié début avril.

 

 

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