Un sans-abri sur un banc public.

Mal-logés et sans-abri : l’inquiétude des associations à l’approche de l’hiver

Société Une

 

Des associations de lutte contre la précarité ont exprimé mercredi leurs craintes au sujet d’une probable année noire pour les sans-abris et les mal-logés de France, à l’approche de l’hiver. Elles redoutent les effets de la crise énergétique sur ces personnes confrontées à une hausse des charges locatives.

Les sans-abris et les mal-logés de France pourraient vivre une année noire en 2023, a alerté mercredi le Collectif des associations unies, qui regroupe trente-neuf organisations. Parmi lesquelles Emmaüs, la Croix-Rouge, la Fondation Abbé Pierre et ATD Quart Monde. Ces associations pointent les effets de la crise énergétique sur les ménages précaires. Une situation qui engendre la hausse des charges locatives et rend plus difficile l’accès au logement aux foyers les plus modestes.

Les services du 115 saturés en ce moment

Le collectif se dit impuissant face aux énormes besoins de ces centaines de personnes sans-abris, ayant parfois à leurs charges de très jeunes enfants ou des bébés. Selon Nathalie Latour, l’une de ses porte-parole, les services du 115 sont presque sous tension. Rien que le 5 décembre, ils ont enregistré plus de 5.000 personnes ayant appelé le numéro d’urgence sans obtenir de place d’hébergement. Une bonne partie de ces demandes non pourvues se situent en Seine-Saint-Denis, où entre 1.500 et  2.000 individus tentent chaque jour de joindre le 115. Nathalie Latour regrette que le service n’ait pas pu répondre à aucune de ces sollicitations, principalement en Île-de-France.

200.000 places d’hébergement d’urgence disponibles en France

La Seine-Saint-Denis et plusieurs autres départements avaient pourtant déclenché leur plan grand froid. Celui-ci permet d’ouvrir, de manière temporaire, des places d’hébergement supplémentaires pour les personnes sans domicile. Il peut s’agir de gymnases, d’écoles ou de salles municipales. Actuellement, on compte environ 200.000 places d’hébergement d’urgence en France, dont 45.000 en Ile-de-France. Ce dispositif relève des prérogatives de l’Etat, lorsque qu’il constate que les températures minimales ressenties descendent à des niveaux très bas, proches de -18 degrés. Mais les maires peuvent également mettre en place un plan grand froid. Comme ce fut le cas à Paris le 12 décembre.

Deux semaines après l’adoption de la loi anti-squat

Par ailleurs, les préfets ont la possibilité d’augmenter les moyens humains et financiers de renforcer cette aide via des maraudes. Le ministre délégué à la Ville et au logement, Olivier Klein, a d’ailleurs demandé à ces hauts fonctionnaires de recenser les bâtiments pouvant servir de places d’hébergement temporaires. D’après lui, le plan grand froid a permis, dans la nuit de mardi à mercredi, de mettre à l’abri toutes les personnes ayant appelé le 115 en Seine-Saint-Denis, avec l’appui des associations.

Durcissement des sanctions contre les « squatteurs »

L’alerte du Collectif des associations unies intervient près de deux semaines après l’adoption de la loi anti-squat par l’Assemblée nationale. Portée par un député de la majorité présidentielle, la proposition vise à protéger les propriétaires contre les squats et les loyers impayés. Elle préconise de tripler les sanctions à l’encontre des squatteurs, en faisant passer l’amende à 45.000 euros et la peine de prison à trois ans. Mais, la gauche et les associations d’aide aux mal-logés dénoncent « un recul du droit au logement ». En effet, elles craignent que cette loi ait un impact direct sur les ménages les plus vulnérables, déjà fragilisés par la crise énergétique et l’inflation.

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