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La Chine supprime des milliers de mosquées au Xinjiang

Géopolitique

Selon le rapport d’un think tank australien (groupe de réflexion ou laboratoire d’idées), des milliers de mosquées de la zone autonome ouïghoure du Xinjiang se sont vues raser, et cela depuis près de trois ans. Ainsi, la zone compte désormais son plus petit nombre de mosquées depuis l’époque de la Révolution culturelle en Chine, ayant eu lieu il y a plus de 54 ans, en 1966 exactement.

Environ seize mille mosquées rasées ou dégradées

Des milliers et des milliers de mosquées se sont vues dégradées ou rasées dans la zone autonome ouïghoure du Xinjang, si on fit au rapport « Cultural erasure », apparu en septembre dernier. C’est le think tank non-partisan ASPI qui l’a publié. Dans ce dernier, on apprend que l’ASPI s’est servi d’informations satellites afin de concevoir une carte pertinente et précise de l’éradication et de la dégradation des zones religieuses et culturelles de la région du nord-ouest de la Chine. Le contexte est tel depuis près de trois ans que la zone n’a jamais eu aussi peu de mosquées depuis l’événement de la Révolution culturelle de Mao Zedong.

Grâce à cette méthode, le groupe de réflexion affirme qu’à peu près 16 000 mosquées (ce qui correspond à près de 65 % de la totalité de la zone) ont été rasées ou dégradées. Parmi elles, une moitié ont été totalement détruites, les lieux et les gravats étant totalement laissés à l’abandon. À part les mosquées, il faut aussi prendre en compte qu’environ une petite moitié des autres sites religieux, tels que par exemple les sanctuaires ou les cimetières, ont été entièrement démolis. Sachez que la plus grande majorité de ces actes de dégradation se sont déroulés depuis trois ans.

Destruction et reconstruction de la plus grande mosquée du pays

Il faut également savoir que c’est également à cet instant-là que le pouvoir chinois a aussi lancé sa lourde politique d’internement des Ouïghours ainsi que d’autres groupes turcophones et musulmans dans la zone. Ainsi, ces centres de « rééducation » auraient accueillis, si on se fit aux dires de Pékin, environ 1,3 million d’individus. Or, pour ce qui est de ses détracteurs, c’est en réalité un véritable génocide culturel qui a lieu.

Le rapport est également complété avec différentes analyses de terrain offrant une multitude de détails. La mosquée Id Kah, qui est tout simplement la plus grande mosquée du pays et qui est vieille de près de 600 ans, a connu une destruction et a été refaçonnée dans une architecture nettement plus petite et étroite. Les deux agglomérations majeures de la zone, que sont Ürümqi et Kachgar, ont quant à elles peu subies la politique de destruction. Toutefois, le rapport met en avant le fait que les rares touristes ont affirmé que la plupart des mosquées de ces deux villes étaient fermées ou utilisées à d’autres buts. Au final, ces dernières servent par conséquent plus de villages Potemkine que de vrais lieux de culte.

Une profanation de la part du gouvernement

Finalement, l’ASPI met en avant que la démolition du patrimoine culturel de la région de Xinjiang n’est que la poursuite de la profanation voulue et la sinisation (action de répandre la civilisation chinoise) commencée par le pouvoir du pays depuis des années. Le groupe australien ayant conçu le fameux rapport souhaite qu’une pression des gouvernements du monde entier soit effectuée. L’ASPI recommande également que la totalité des évènements culturels chinois soient boycottés par la communauté internationale. En outre, il faut aussi savoir que le groupe désirerait également qu’une enquête de la part de l’UNESCO soit faite.

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