Elon Musk, PDG de Tesla et Twitter.

Quand Elon Musk se fait politique et dérange

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Jusqu’alors perçu comme un entrepreneur de génie, Elon Musk est devenu en l’espace de deux semaines un individu dangereux aux yeux de certains gouvernements, en particulier celui des Etats Unis. On lui reproche ses proximités avec le parti républicain, sa position conciliante envers la Russie et la Chine, ainsi que son penchant pour des idées jugées complotistes.

Depuis plusieurs années, Elon Musk passait pour un entrepreneur audacieux et visionnaire. On s’émerveillait de ses projets grandioses, notamment Solar City, Tesla Motors et Space X. Le premier promet une énergie solaire 100% verte et moins chère à toute l’Humanité. Le second prépare les transports durables de demain avec des voitures électriques rechargeables. Quant au troisième, Space X, il vise à réaliser un rêve ultime de l’être humain : coloniser l’espace. On pourrait ajouter l’entreprise Neuralink, dont l’objectif est de créer des interfaces cerveau-ordinateur pour augmenter les capacités de l’Homme.

Un inventeur génial devenu un fou illuminé

Si cette dernière initiative a été particulièrement critiquée par des militants pour les questions qu’elle soulève sur la bioéthique, la sécurité et l’utilisation des données, elle n’a pas pour autant inquiétée les gouvernements des Etats les plus puissants au monde. En premier lieu les Etats Unis, qui voyaient alors en Elon Musk un inventeur génial pour l’espèce humaine. Mais c’était jusqu’à récemment, quand l’homme d’affaires d’origine sud-africaine a concrétisé sa racheté Twitter. Depuis lors, il est peint sous un nouveau jour. On le considère dorénavant comme un milliardaire dangereux. On en veut pour preuve sa croyance aux extraterrestres.

L’appel à voter républicain passe mal

A vrai dire, le problème avec M. Musk c’est sa politique pour Twitter. En effet, le riche entrepreneur veut prôner la liberté d’expression (totale) sur la plateforme. Une ambition qui fait craindre des dérives, notamment une explosion de « fake news », de racisme et de « théories complotistes ». Comme un signe avant-coureur, on pointe le fait que le dirigeant veuille réactiver le compte de Donald Trump, qui a encouragé l’assaut du capitole en janvier 2021 et qui fédère le complotisme ainsi que l’extrême droite américaine.

Aussi, dénonce-t-on son amitié avec Kayne West. Le rappeur américain a récemment tenu des propos antisémites après des déclarations conspirationnistes. Avant cela, Elon Musk a eu des positions conciliantes envers la Russie concernant sa guerre contre l’Ukraine, et la Chine dans le dossier Taïwan. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est certainement son appel à voter républicain pour équilibrer le pouvoir aux Etats Unis. Cette action n’a pas plus au camp démocrate, alors que la Silicon Valley a déjà appelé à voter pour le parti de Joe Biden.

Soupçonné d’être sous influence de l’étranger

Irritée par le positionnement d’Elon Musk, la Maison Blanche appuie désormais la justice américaine pour mener une enquête sur les liens financiers et commerciaux présumés d’Elon Musk avec la Chine ou l’Arabie saoudite. Ce dernier pays, en particulier, aurait versé au PDG de Tesla pas moins de 1,89 milliard de dollars pour l’aider à acquérir Twitter. Joe Biden pense que le richissime entrepreneur est sous influence de l’étranger et pourrait représenter, à ce titre, une menace pour la sécurité des Etats Unis.

Craignant que l’Arabie Saoudite ait une mainmise sur le réseau social, et donc un accès aux données personnelles, Washington et Bruxelles s’activent dorénavant pour contrôler Elon Musk. Si leur riposte est légitime, on peut regretter que ce soit seulement maintenant qu’ils mesurent le risque que peut représenter un homme plus riche que certains Etats et qui s’immisce dans la politique mondiale. On espère au moins que les pouvoirs publics feront tout pour mettre en place des garde-fous afin d’éviter qu’un magant de la tech ait à l’avenir tous les pouvoirs de décisions.

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