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Flex office : c’est quoi cette façon de travailler ?

Travail Une

 

Fini les bureaux personnels. De plus en plus de grandes entreprises se mettent à l’heure du Flex office. Avec ce nouveau mode de travail, plus personne n’a de place réservée à lui. Le premier arrivé au bureau, s’installe là où il veut. Censé fluidifier les relations et générer des économies, cette forme d’organisation peut dérouter les employés.

Pourquoi le Flex office ?

Parfois appelé desk-sharing, bureau dynamique, bureau lib’, free seating ou ownerless desk, le Flex office est un mode de travail en vogue au sein des entreprises, petites comme grandes. Cette forme d’organisation venue des Etats Unis, obéit à l’adage qui dit que le premier venu est le premier servi. En flex office donc, plus personne ne dispose de bureau attitré ; chacun peut s’asseoir à la place qu’il veut s’il arrive le premier au travail. Selon une étude de l’Observatoire Actineo et Sociovision de 2019, près de 24% des salariés se livrent à ce nouveau sport quotidien en France. Engie, L’Oréal, PSA, Danone, le Crédit Agricole, la BNP, Bouygues, SFR pour ne citer que ceux-là ont opté pour le flex office. Ces groupes mettent en avant la possibilité de réduire les coûts immobiliers alors que désormais, le taux d’occupation des bureaux ne dépasse pas 30%.

Ce mode de travail serait également plus collaboratif et permettrait de stimuler l’autonomie et la créativité des salariés. Aussi sa philosophie serait de mélanger la hiérarchie et les salariés lambda. A l’instar des startups californiennes, véritables modèles, il promeut les relations managériales apaisées et un sentiment de liberté pour les collaborateurs. Toutefois, le Flex office peut totalement dérouter les collaborateurs et installer une sorte de malaise au sein des équipes.

Une course effrénée à la meilleure place qui créé des tensions

Chaque matin, en effet, c’est la même routine : la course aux bonnes places…et la fuite des mauvaises. A la longue, changer chaque jour de bureau crée des tensions de toutes sortes. « Quand je suis arrivé dans le service, j’ai frôlé le clash : j’avais réservé une place préemptée de façon tacite par un ancien de la maison. Il a dû me céder le bureau à contre-cœur, genre c’est bon pour cette fois, mais qu’on ne t’y reprenne plus ! Ici, le sujet est tabou », raconte Dominique, chargé de la formation continue dans un institut économique parisien. Chez PSA, ce sont les chefs qui font de la résistance. « Les dix managers se sont accaparé les box pendant deux mois, à tour de rôle, avec cet argument : J’avais un bureau avant, je me prends un box ! » Jusqu’à ce que ça se tasse », raconte Michel un employé du groupe.

Le pire c’est que certains salariés, comme au cinéma, gardent la place d’à côté pour les copains. Et pour ceux qui arrivent quand même à déjouer les « petits complots » en arrivant avant tout le monde, ce sont les rappels à l’ordre. « Pas deux fois à la même place ! », avertit-on. A cette difficulté, il faut ajouter les problèmes matériels. « Ceux qui ont des sièges spéciaux pour le dos, ils vont les balader d’espace en espace ? » interroge Philippe de Araujo, délégué syndical central CFE-CGC chez Spie ICS, une société d’infogérance, à Malakoff, passée en flex office mi-octobre. Cette façon de s’installer en permanence fait perdre beaucoup de temps et donc préjudiciable à l’entreprise.

Dépersonnalisation du bureau

Comme le bureau n’appartient plus à un individu, l’on n’a plus le droit de le personnaliser. Il est donc interdit les photos de famille, les plantes vertes, les posters, le poisson rouge etc. Par ailleurs, le Flex office réduit la communication et la convivialité au travail. On change de voisin chaque jour ou presque, donc plus personne ne salue, ne discute et ne plaisante avec l’autre qu’on ne connait pas particulièrement. Tout se passe comme si les employés évoluaient dans une bibliothèque. On arrive, on s’installe au milieu d’inconnus, on lit en silence et on repart avec son cartable. Quant au manager qui siège au milieu de ses troupes, on ne le distingue plus du salarié lambda. Il éprouve souvent un sentiment de déclassement. Quant aux employés, ils ressentent de la frustration de travailler à côté de quelqu’un qui gagne 5 à 10 fois plus qu’eux.

 


 

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