Vers la gratuité des transports publics au Luxembourg

Mobilité

Dans 13 mois les transports publics luxembourgeois seront gratuits. C’est ce qu’a affirmé le premier ministre Xavier Bettel à la suite des élections législatives du mois d’octobre. En effet, l’accord de coalition du 3 décembre qui consacre l’alliance des partis Libéral, Socialiste et Vert affirme : « la gratuité des transports publics sera introduite sur le territoire du Grand-Duché durant le premier trimestre 2020 ». Depuis le mois d’aout, les transports sont gratuits pour les moins de 20 ans et les étudiants.

« C’est avant tout une mesure sociale, pour ne pas laisser se creuser l’écart entre les riches et les pauvres, détail Danielle Frank, porte-parole du ministère de la mobilité et des travaux publics. Pour les petits salaires, les dépenses de transport comptent. Il était plus simple de rendre gratuit pour tout le monde ». Au Luxembourg, la mesure est vue comme une aide aux plus pauvres mais pas comme un pas en avant écologique. Le parti Vert ne faisait pas mention de cette mesure dans son programme. Il y a deux ans d’ailleurs, le ministre des Transports issu des Verts, François Bausch, s’était ouvertement prononcé contre la gratuité.

Cette mise en place de la gratuité est à mettre en perspective avec la hausse de 100 € net du salaire minimum dès le 1er janvier 2019. « Quand le pays va mieux, les gens doivent en profiter », déclare Xavier Bettel, le premier ministre, alors que le Grand-Duché connaît une croissance du PIB de 3 %. La porte-parole du ministère des Transports affirme de son côté que : « Bien sûr, ce sera aussi positif pour l’environnement et le décongestionnement des routes ».

Le principal syndicat de transports au Grand-duché, le FNCTTFEL-Landesverband, s’est pour le moment déclaré contre la généralisation de la gratuité, affirmant que des emplois seraient menacés, mais également que les infrastructures n’étaient pas à même d’assumer la mutation en l’état. « La seule gratuité ne peut compenser le manque d’attractivité dû au peu de trains dans les zones rurales, aux retards ou encore aux rames surpeuplées », a déclaré le syndicat dans un communiqué.

En France, l’attachement des habitants pour les transports publics ne se dément pas. Une étude récente le confirme sans ambiguïté. Il y a une hausse générale de la fréquentation des transports en commun publics dans les agglomérations de 50 000 habitants et plus. « En 2018, 70% des personnes interrogées les utilisent régulièrement, c’est 7 points de plus qu’en 2014. Un succès qui s’explique par l’augmentation de l’offre de transports. Les zones desservies ont progressé de 25% en deux ans », exlique le journaliste David Boéri.

Emprunter les transports en commun est de 13 à 29 fois moins cher que le déplacement en automobile individuelle dans les zones urbaines. David Boéri revient sur les différents services proposés : « Le bus reste le premier moyen de transport collectif, il représente 73% des déplacements. C’est très loin devant le tramway (48%), le métro (47%), le RER (25%) ou le TER (20%). C’est logique, car le bus est le moyen de transport le plus facile à déployer. Il ne nécessite pas de gros investissements dans les infrastructures ».

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