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Transition écologique : le modèle alsacien

Energie

Le discours du 27 novembre du président a rencontré l’opposition de nombreuses ONG écologistes. En Alsace ce n’est pas vraiment le cas. Le président Macron a déclaré : « pour sortir du gaz, notre stratégie prévoit une montée en puissance de la géothermie, qui a beaucoup de potentiel ». De quoi conforter les choix faits dans l’Eurométropole de Strasbourg, qui compte trente-trois communes du Bas-Rhin.

La géothermie profonde – qui passe par l’extraction, à travers des puits, de l’eau très chaude (environ 150-200 °C) afin de dégager de la chaleur ou de l’électricité distribuée chez les entreprises ou chez les particuliers à proximité – est l’un des éléments de base de la politique énergétique portée par les élus alsaciens. Ils poursuivent un objectif clairement ambitieux, atteindre 100 % d’alimentation en énergies renouvelables vers 2050 sur l’ensemble du territoire. En 2018 ce taux est de 15% soit deux fois moins que celui du pétrole. L’objectif permettrait de voir baisser les émissions de gaz à effet de serre de 70%.

« Nous souhaitons être une des collectivités locales les plus innovantes en matière d’environnement et être un territoire à énergie positive, affirme, enthousiaste, le président de l’Eurométropole, Robert Herrmann. On espère que la géothermie, à terme, apporte 20 % de nos besoins en énergie ».

Monsieur Herrmann date cette prise de conscience de la Cop 21 et des Accords de Paris de 2015.  « Ça a vraiment été le point de lancement pour la transition énergétique. Beaucoup d’appels à projets ont été lancés dans la foulée, détail-t-il. L’Etat à l’époque nous a dit : on met de l’argent, regardez ce que vous pouvez faire. Cela a créé une dynamique. On s’est engagé de manière très forte et en trois ans on a déjà beaucoup de résultats ». Le territoire s’est alors tourné vers le développement d’alternative dans la production électrique : solaire, thermique, biomasse, … Les collectivités ont aussi fortement incité financièrement les particuliers à rénover leur logement pour éviter les « passoirs thermiques ».

« Cette mixité permettra d’arriver assez facilement aux 100 % d’énergies renouvelables et en plus d’avoir une énergie et de l’emploi local, affirme de son côté Gilles Lara, directeur de l’association Alter Alsace énergies, qui oriente collectivités locales et particuliers pour leur transition énergétique. Mais il faut se lancer dès maintenant et ne pas attendre vingt ou trente ans, sinon il sera trop tard ».

Les industriels sont confiants eux aussi. « Nous croyons beaucoup en cette nouvelle filière industrielle qui permet d’avoir une ressource renouvelable, non intermittente, affirme Marc Kugler, directeur général d’Electricité Strasbourg, la filiale d’EDF qui s’occupent des centrales d’Illkirch et de Rittershoffen. C’est une énergie dont les prix vont être stables, contrairement au gaz, au charbon ou au pétrole, qui peuvent être très volatils ». « On en est encore qu’au début, ce n’est pas ça qui va ébranler les cadors de l’industrie pétrolière », nuance Gilles Lara

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