D’autres pistes pour l’énergie française

Energie

Du fait de la mobilisation sociale en cours, on aurait presque tendance à oublier que le pays cherche encore sa voie en termes de transition énergétique malgré les annonces du président le 27 novembre. Aujourd’hui, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié une nouvelle étude sur les évolutions possibles de notre production électrique. Selon le document, la France pourrait atteindre 85% d’énergies renouvelables en 2050.

L’étude que l’agence a publié ce lundi s’intéresse aux années 2020-2060. Elle propose et examine différentes pistes de développement des énergies renouvelables (EnR) mais aussi de prolongation (mais pas d’extension) du parc nucléaire. Selon l’une de ces pistes, la France serait capable d’obtenir en 2050 un mix électrique avec 85 % d’énergies renouvelables, et plus de 95 % en 2060. « Par ailleurs, pour le consommateur, l’augmentation progressive de la part des EnR dans le mix électrique permet de faire baisser le coût total de l’électricité » explique l’étude.

Ce qui ont participé à l’élaboration de ce document considèrent qu’une prolongation abusive du parc nucléaire français – plus cinquante ans pour quelques réacteurs – mais aussi la mise en service de nouveaux réacteurs ne doit pas être des pistes à retenir. Ils remettent en cause la faible compétitivité, à terme, des nouveaux réacteurs nucléaires. « Si l’on se projette sur la période 2030-2035, les énergies solaire et éolienne n’auront plus besoin de soutien public », détail le président de l’Ademe, Arnaud Leroy.

Ce scénario se base en grande partie sur les développements technologiques prochains qui remettraient en cause les handicaps actuels des productions énergétiques alternatives. Par exemple, pour l’éolien et le solaire, il faut prendre en compte que la production intermittente de l’énergie va être prochainement compensé par un stockage moins cher et bien plus performant. Selon l’Ademe, cette solution est cohérente y compris en considérant un important développement du parc automobile électriques (jusqu’à 15 millions d’unités en 2035).

En 2017, le nucléaire représentait 72% de l’ensemble de la production électrique en France, loin devant la part de l’hydroélectriques (12%), l’éolien (4%) et le solaire (2%). Selon l’Ademe, il faut impérativement amorcer une diminution progressive du parc nucléaire pour les 15 prochaines années afin de permettre un développement rapide des énergies renouvelables.

Extrêmement ambitieux, ce scénario va à l’encontre des propositions faites par le gouvernement dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Cependant, une nouvelle fois, il n’y a rien d’indiqué sur la reconversion des agents de l’énergie et sur la formation professionnelle des milliers de nouveaux travailleurs nécessaires à la mise en place d’un mix aussi différent de l’actuel. « C’est un exercice différent, affirme monsieur Leroy, également membre de la direction de La ­République en marche et proche d’Emmanuel Macron. Il s’agit de peser sur le débat à venir et d’éclairer les choix jusqu’en 2060 ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *