Sahara occidental : nouvelles négociations en 2019

Géopolitique

Le conflit qui oppose depuis des décennies le pouvoir central marocain au Front Polisario ne semble pas prêt de s’achever malgré des négociations de plus en plus poussées et un espoir nouveau de voir une résolution pacifique émergée. Rabat est opposé à l’indépendance de ce qu’elle nomme « les provinces du sud ». Ce territoire est une ancienne colonie espagnole au centre de nombreuses tensions du fait de grandes réserves minières.

Les premières discussions depuis six ans viennent de s’achever. Le prochain rendez-vous est fixé au début de l’année de 2019 pour évoquer un éventuel statut du Sahara occidental, tout cela sous la tutelle de l’ONU. Actuellement, les deux parties campent sur leurs positions, les mêmes depuis le cessez-le-feu de 1991. Les négociations de ces deux derniers jours se tenaient à Genève. L’Algérie et la Mauritanie y étaient également représentées comme pays frontaliers. Le mandaté de l’ONU, l’ancien président allemand Horst Kohler a assuré qu’une « solution pacifique à ce conflit est possible ». « D’après nos discussions, il est clair pour moi que personne ne gagne à maintenir le statu quo », a-t-il déclaré à la presse.

L’organisation internationale avait présenté ces journées comme un « premier pas vers un processus renouvelé de négociations en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Selon monsieur Kohler, la réunion s’est déroulée dans « une atmosphère d’engagement sérieux et de respect mutuel ». « La réunion de Genève relance le processus de négociations sur le Sahara occidental » selon le ministre des affaires étrangères d’Alger.

Le conflit dure depuis 1976 et la proclamation par le Polisario d’une République arabe sahraouie démocratique. L’Algérie et la Lybie avaient soutenu la fondation de cette république. Le Polisario souhaite organiser un référendum sur une éventuelle indépendance du territoire. Le royaume contrôle 80% du territoire de 266 000 km. La région a un sous-sol riche en phosphates et une côte poissonneuse de près de 1000 km sur l’Atlantique.

« L’autodétermination est une chose, le référendum en est une autre. L’autodétermination se fait par les négociations. Le référendum n’est pas a l’ordre du jour », a annoncé monsieur Bourita, ministre des affaires étrangères du Maroc, devant les médias. Il a toutefois tenu à préciser « la très bonne atmosphère », précisant cependant que le Maroc « n’est pas près à s’engager dans des réunions sans fin ».

Le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh, qui conduisait la délégation du Polisario, a souligné son attachement au droit à l’autodétermination. Et « si les Marocains ont vraiment la réelle volonté d’en finir avec cela et de façon plus rapide qu’en organisant un référendum, ils doivent reconnaître la République sahraouie », a-t-il précisé.

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