Les collants, nouvelles victimes de l’obsolescence programmée ?

Société

Alors qu’en matière d’électronique, de mécanique et de nouvelles technologies l’obsolescence programmée est dénoncée depuis longtemps, d’autres produits plus surprenants seraient également concernés par ce problème de durée de vie des biens diminuée de manière volontaire par leurs fabricants. L’association « halte à l’obsolescence programmée » (HOP) s’est tournée vers la durée de vie des collants. Et les résultats ne se sont pas faits attendre. 

HOP tire les fils de l’industrie du collant

« Comment expliquer que les collants de nos grands-mères semblaient plus résistants quand les nôtres ne durent pas ? » Pour répondre à cette interrogation, l’association HOP, spécialisée dans l’obsolescence programmée, a mené une étude auprès de 3000 femmes. Le groupe est parti de ce constat simple. Et les résultats sont sans appel : selon cette étude, près de 72 % des femmes expliquent que la durée de vie d’une paire de collants ne dépasserait pas les six utilisations. Et ce n’est pas tout. Pour 40 % des interrogées, les collants ne tiennent même pas six utilisations…

Obsolescence programmée, d’accord. Mais à quoi cela fait-il référence ?

Quand on parle d’obsolescence programmée, on parle d’une démarche par laquelle un fabriquant de produit électro-ménager, informatique et/ou électronique… va volontairement limiter la durée de vie de son produit de façon à favoriser le marché de renouvellement. Même si cette stratégie industrielle vise particulièrement les produits high-tech, il est désormais possible de l’associer à l’industrie du vêtement.

Quelles sont les négligences sur lesquelles les industries ferment les yeux ?

Si les collants sont bien moins résistants qu’avant, il y a une (bonne) explication. En effet, d’après les dires de l’association, les processus de fabrication ne sont plus du tout les mêmes. Pour des questions d’argent, les industriels ne s’encombrent plus de fils de bonne qualité, de finitions réalisées à la main et donc, de main-d’œuvre. Certains procédés chimiques sont également pointés du doigt.

« Nous pouvons émettre l’hypothèse selon laquelle les fabricants peuvent jouer sur les additifs chimiques. Cela peut rendre plus ou moins robuste un collant, et ainsi permettre de programmer sa fin de vie« , indique HOP. « Le rapport souligne l’existence de techniques pour améliorer la résistance des collants, mais qui ne sont hélas pas jugées suffisamment porteuses par des marques en quête de consommation de masse« .

« Vite achetés, vite troués, vite jetés »

Au-delà des dépenses que provoquent ces dégradations volontaires, l’obsolescence programmée des collants pose également un problème environnemental. En effet, les collants jetés représenteraient en moyenne près de 7315 tonnes de déchets par an.

« L’engagement des marques sur la question de la durabilité reste très faible, même s’il y a des attitudes différentes. Certaines l’ont prise en compte, d’autres l’ont évacuée. Mais cela reste très peu convaincant et en deçà des espérances« , explique Laetitia Vasseur, cofondatrice et déléguée générale de HOP.

 

 

 

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