Le mouvement de la « slow city » né en 1999 en Italie s’est aujourd’hui étendu. Avec 168 villes dans le monde qui ont rejoint le projet, l’initiative n’est désormais plus anecdotique. Environnement, patrimoine, consommation… le mouvement décroissant né il y a près de vingt ans dans une petite commune semble rencontrer aujourd’hui certaines aspirations sociétales.
Le mouvement slow
La « slow city » est basée à l’origine sur le concept du « slow food » : côté consommateur, il s’agit de réapprendre le goût de la gastronomie, côté producteur, il s’agit de favoriser l’accès à une alimentation locale. L’initiative « slow city » développe le concept à une plus grande échelle en prenant en compte l’ensemble des infrastructures urbaines : commerce mais également patrimoine, transport, aménagement…
L’initiative, née en 1999 à Greve in Chianti en Italie, s’est construite en réaction au projet d’installation d’un Mac Donald sur la commune. Elle a débouché sur un « manifeste slow city » comportant 70 recommandations dont les principales sont : priorité aux transports non polluants, multiplication des zones piétonnes et des espaces verts, développement des commerces de proximité et des produits régionaux, mise en valeur du patrimoine urbain historique et réduction des consommations énergétiques.
Aujourd’hui, 168 villes ont adopté l’initiative et se retrouvent autour du réseau « Cittaslow » aussi appelé « Réseau international des villes du bien vivre ». En France, 8 communes participent aujourd’hui au réseau, dont Segonzac (département de la Charente), première commune labellisée en France, en 2010.
Slow city, small city ?
L’idéal porté par ces petites villes semble rencontrer aujourd’hui un écho sociétal, y compris jusque dans les grandes villes : croissance du locavorisme (succès des micro-brasseries, croissance des Amap, produits locaux jusque dans les supermachés), développement de modes de transports alternatifs (boom du marché du vélo électrique par exemple), retour du plaisir gastronomique (tendance du food porn)…
Le réseau n’est pourtant pas a priori prévu pour les grandes villes : parmi les conditions pour postuler et obtenir le label de « slow city » l’une des principales est de ne pas dépasser les 50 000 habitants.
Le mouvement suscite cependant l’intérêt des grandes villes. Certaines grandes villes américaines comme Providence et Columbia ont ainsi mis en pratique le ramassage scolaire à pied, l’une des bonnes pratiques conçues par l’initiative slow city. A Barcelone, l’ancien maire et l’architecte en chef ont travaillé en 2014 sur un projet nommé « Cittaslo Metropole » visant à appliquer le concept aux grandes villes.