Méditation : signe d’une société épuisée ?

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Livres, cours, applications … La méditation rencontre ces dernières années un succès fulgurant auprès des Français. Un engouement qui s’expliquerait par un niveau de stress croissant, en partie dû à une ultra-connexion digitale en augmentation.

 

Le succès de la « Mindfulness »

La « mindfulness » (méditation de pleine conscience) connaît un succès croissant en France. Par-delà les succès de librairie (50 000 exemplaires vendus pour Méditer : 108 leçons de pleine conscience de Jon Kabat-Zinn) les cours dispensés affichent souvent complet (cycles de formation MBSR) et le premier « bar à médiation » a ouvert ses portes l’année dernière à Paris. L’intérêt pour la méditation va même se porter dans le domaine éducatif : le livre Calme et attentif comme une grenouille d’Eline Snel, méthode de méditation pour les enfants, s’est ainsi vendu à plus de 250 000 exemplaires dans le monde.

Derrière cette appétence individuelle, un réel intérêt du côté du monde de l’entreprise. La pratique méditative s’est ainsi invitée dans les locaux de grands groupes aux Etats-Unis depuis près de dix ans (Google, Ford et Carlsberg ont été pionniers). Aujourd’hui en France, l’apprentissage de la mindfulness fait partie des catalogues de nombreux organismes de formation. La méditation est désormais reconnue comme un outil « professionnel » sérieux : en 2012, l’Ecole de management de Grenoble a ouvert une chaire « Mindfulness, bien-être au travail et paix économique », tenue par Dominique Steiler.

                                           

Un besoin de déconnexion

Cet intérêt pour les pratiques méditatives (aux côtés du succès croissant des cours de yoga) serait corrélé au stress induit par une sur-consommation digitale. Selon l’Ifop, 78% des cadres consultent leurs e-mails professionnels pendant leur temps libre. Plus globalement 38% des Français consultent en moyenne 10 fois leur smartphone dans la journée et près de la moitié des 18-24 ans utilisent jusqu’à 50 fois par jour leur portable (chiffres de l’Observatoire Deloitte). Et ces chiffres, déclaratifs, restent modérés si on les compare à d’autres études qui estiment plutôt à 150 le nombre de fois où l’on se saisit de son portable.

Avec les dernières avancées technologiques, le phénomène de sur-sollicitation s’est encore accéléré. Les « alertes » font que les mails, déjà trop nombreux, « appellent » littéralement l’individu dont la concentration est désormais constamment fragmentée.

L’appel au vert « digital » des Français se traduit cependant par un étonnant paradoxe : le succès croissant d’applications de méditation pour smartphone. Sur ce marché florissant, le leader Petit Bambou a ainsi atteint la barre des 500 000 utilisateurs…

 

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