Boycott de la consommation et grèves climatiques : une nouvelle tendance ?

Environnement Société

Après un premier appel en septembre dernier à une journée « sans achat », le mouvement « Boycott Citoyen » appelle cette semaine à deux journées sans consommation les 15 et 16 mars prochains. Un mouvement qui vient s’inscrire dans une semaine déjà marquée par la « journée mondiale de grève pour le climat » prévue vendredi par les lycéens sous l’impulsion de la jeune suédoise Greta Thunberg.

Télévision, supermarchés, grands groupes : objectif « zéro conso »

Suite à la marche pour le climat qui s’est déroulée le 8 septembre dernier, une première journée sans consommation avait été lancée par des militants sur les plateformes Boycott citoyen et i-boycott.org pour la journée du 1er octobre 2018. L’appel lancé sur les réseaux sociaux avait alors séduit 19.000 personnes. L’idée était de ne pas consommer lors de cette journée, ni dans les magasins, ni en ligne et de n’effectuer aucun transfert d’argent. Cette semaine le collectif lance à nouveau un appel au boycott sur deux jours. L’objectif affiché est plus large puisqu’il ne s’agit plus uniquement de consommation de biens matériels : dans une interview la fondatrice du mouvement Carole Galand indique vouloir aller plus loin en incitant à éteindre les lumières et couper la télévision lors de ces deux jours. Derrière l’argument écologique c’est plus globalement un système que le collectif semble dénoncer : injustice fiscale, monopoles des grands groupes industriels, le discours de Boycott Citoyen appelle à un nouveau mode de vie.

Un impact non négligeable

L’année dernière, un appel au boycott avait été lancé au Maroc contre certaines grandes marques. L’impact du mouvement a été très net sur la marque Danone : les résultats de Groupe révélaient ainsi un recul de 35 % du chiffre d’affaires effectué au Maroc entre début juillet et fin septembre 2018, après une chute de 40 % au deuxième trimestre. Face à la chute soudaine de ses ventes, Danone avait du alors annoncer une baisse de ses prix.

Boycott de la consommation et « buycott »

Ces appels au boycott renvoient à un phénomène plus global de « consommation engagée » par des citoyens exprimant leur opinion via leurs achats. En parallèle du phénomène, le « buycott », fait de choisir sciemment certains produits pour des raisons politiques, morales ou environnementales, est en pleine expansion. Ce mode de consommation qualifié également de « shopping volontariste » est de plus en plus plebiscité par les Français. Selon une étude de 2016 menée par Harris Interactive, près de 53% des Français se définissent aujourd’hui comme des « citoyens engagés » et souhaitent s’engager dans des actions à l’échelle individuelle (86% pour la consommation responsable).  Et selon un récent sondage GoudLink pour Denjean & Associés, 97 % des Français se disent prêts à boycotter les produits ou services d’entreprises ayant des pratiques sociales ou environnementales destructrices.

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