Le Nutri-score durcit ses règles et refroidit les grandes marques

Alimentation Une

Le Nutri-Score relève ses critères à partir du 1er janvier 2024 pour s’aligner sur les recommandations alimentaires européennes. Mais ce changement des règles pourrait faire reculer les grandes marques, qui craignent de voir les notes de leurs produits rétrograder.

Le Nutri-Score, qui affiche les qualités nutritionnelles des aliments sur les emballages, évoluera à partir du 1er janvier 2024. Il passera à une version plus stricte censée être en phase avec les recommandations alimentaires européennes. L’objectif est de promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé.

Cinq catégories de produits ciblées par le nouveau Nutri-Score

Ainsi, il y aura une nouvelle classification des notes de l’indicateur, qui partent de A à E (A désigne le meilleur score, E, le pire). Cette modification concerne cinq catégories de produits. A savoir les huiles, poissons, viandes, céréales et produits transformés. Au niveau des huiles, par exemple, celles qui contiennent moins de graisses saturées ou sont à base de colza, de noix et d’olive jouiront d’une meilleure note. Même chose pour le saumon, les poissons gras et les céréales complètes.

En revanche, la viande rouge, les céréales à teneur en sucre élevée et les produits transformés auront une note inférieure. Par ailleurs, le Nutri-Score inclut désormais le lait, les boissons lactées et les boissons végétales. Ces produits sont classés selon leur teneur en matières grasses et en sucre, notamment. L’eau, elle, conserve sa catégorie A.

Bjorg a déjà supprimé le Nutri-Score sur ses emballages

Annoncée depuis plusieurs mois, cette nouvelle version du Nutri-Score fait de nombreux mécontents. Et pour cause. Elle devrait rétrograder la note de plusieurs produits de A ou B à D ou E. Refusant cette déclassement, Bjorg a décidé de supprimer rapidement le Nutri-score de ses emballages. La marque française spécialisée dans le bio compte le remplacer par le Planet-Score, un autre logo qui se concentre sur l’impact environnemental.

Danone et Fleury Michon pourraient en faire de même

Bjorg assure cependant ne pas vouloir abandonner le Nutri-score. L’indicateur resterait visible en scannant le code-barres avec les applications dédiées. D’autres groupes pourraient bientôt suivre sa voie pour les mêmes raisons. Par exemple Intermarché, qui se dit « en attente d’un certain nombre d’éléments » pour prendre une décision « courant février ». Danone aussi étudie la possibilité de faire marche arrière.

L’industriel agroalimentaire dit soutenir l’étiquetage nutritionnel, mais reconnait que la révision de l’algorithme présente certaines incohérences. En particulier sur les boissons végétales et les yaourts qui passent de la catégorie « produits laitiers » à celle de « boissons ». Ces produits régressent donc dans la notation. Pour sa part, Fleury Michon a remplacé le Nutri-score par un flashcode sur plusieurs références.

Pour le moment le géant Nestlé reste silencieux

Le groupe vendéen maintiendra ce changement dans le cadre d’une expérimentation avant de décider, ou non, de le généraliser. Il justifie le retrait du Nutri-score par  la taille limitée de ses emballages et par une volonté d’informer les consommateurs sur les évolutions de cette notation. De son côté, Nestlé reste silencieux sur le sort qu’il réserve à l’étiquette, dont il avait fait la promotion avec Danone et Fleury Michon.

Seulement un quart des produits alimentaires affichent le Nutri-score

Pourtant plusieurs produits du géant suisse risquent de passer de A à C, comme les Chocapic. Ces céréales avaient la note A grâce à la réduction de leur teneur en sucre. Toutes ces grandes marques pourraient donc rejoindre celles qui n’affichaient déjà pas le Nutri-score (qui n’est pas obligatoire). C’est le cas de Mondelez et Ferrero. Selon NielsenIQ, seulement 26% des produits alimentaires portent le logo tricolore sur leur emballage.

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