Une personne alité à l'hôpital.

Fin de vie : la convention citoyenne a fixé ses enjeux prioritaires

Santé Une

 

A l’issue de sa dernière session, le weekend dernier, la convention citoyenne a défini 10 enjeux prioritaires sur la fin de vie. Elle insiste notamment sur la formation initiale et continue du personnel médical ainsi que l’information du grand public sur les dispositifs existants. 

La convention citoyenne sur la fin de vie, promesse d’Emmanuel Macron lors de sa seconde mandature, a organisé sa deuxième session du vendredi 16 au dimanche 18 décembre au Palais d’Iéna, à Paris, siège du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Elle a réuni à cette occasion quelque 200 Français tirés au sort. Ces privilégiés ont examiné les questions essentielles portant sur la fin de vie. Au bout des discussions, ils se sont accordés sur les 10 premiers enjeux prioritaires sur lesquels il faudra travailler lors des prochaines sessions, prévues à partir du 6 janvier 2023.

Une nouvelle phase pour confronter ses idées et points de vue

Parmi ces enjeux prioritaires figurent la formation initiale et continue du personnel médical, paramédical et des accompagnants, ainsi que l’information du grand public qui méconnait trop souvent les droits et le cadre d’accompagnement. Les citoyens ont aussi insisté sur l’économie de la mort (moyens humains et financiers) et le traitement de l’aide active à mourir pour les formes extrêmes de souffrance psychique. Enfin, ils ont porté la question des douleurs physiques chroniques intolérables et intraitables que les soins palliatifs ne peuvent traiter.

Ces 10 enjeux prioritaires ne sont pas exclusifs des autres enjeux déterminés lors d’études par les citoyens et qu’on peut retrouver sur le site : https://conventioncitoyennesurlafindevie.lecese.fr. D’après Claire Thoury, présidente du Comité de Gouvernance de la Convention Citoyenne sur la fin de vie, les votes du weekend dernier permettront d’entrer dans une nouvelle phase. Celle-ci s’articulera autour de discussions sur les différentes thématiques priorisées et les idées et points de vue de chaque participant pour les mettre en conformité.

Une position favorable des responsables religieux

Les citoyens se retrouveront ensuite en début d’année prochaine (les 6, 7 et 8 janvier 2023) pour la troisième session et la phase de délibération. Enfin, il faudra attendre le mois de mars pour connaître la décision finale du jury. Celui-ci devrait statuer si oui ou non le cadre d’accompagnement de la fin de vie satisfait les différentes situations rencontrées ou si d’éventuels changements interviendront dans la loi actuelle. « Si des thèmes nouveaux surgissent, on pourra les intégrer » précise Claire Thoury.

Cependant, la décision finale reviendra au Parlement, conformément à la Constitution ». Mais certaines voix appellent à soumettre le projet à la société tout entière. En particulier aux religieux. Les représentants des confessions (catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes) ont participé à la session dernière sur la fin de vie. Ils ont rappelé les grands « principes » partagés par tous ou presque. Parmi lesquels le caractère sacré de la vie, un don de Dieu. Ils ont rappelé la dignité intrinsèque de tout homme et la finitude de la condition humaine.

Crainte d’une légalisation du suicide assisté

Toutefois, ils ont tous eu, étonnement, une opinion positive sur la question et levé tout dogmatisme. Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, qui a pris part à la session, a parlé d’un « sujet très sensible, à propos duquel il s’imposait de viser la clarté des positions et la finesse des perceptions ». Il a surtout appelé à « s’informer et de se former » sur le droit concernant cette question. Certains croyants regrettent cependant la défense d’une « aide active à vivre, plutôt que l’aide active à mourir ». Ils pointent un suicide assisté et une forme d’euthanasie. Si la mobilisation reste timide, l’on craint qu’elle prenne de l’ampleur en janvier.

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