Harcèlement scolaire : vers une lutte plus efficace contre ce fléau

Education Une

Le député (RN) Sébastien Chénu a déposé mercredi une proposition de loi visant à améliorer la lutte contre le harcèlement scolaire. Son action intervient près de deux semaines après le suicide d’une collégienne dans le Pas-de-Calais.

Le député (RN) du Nord et vice-Président de l’Assemblée Nationale, Sébastien Chénu a déposé, mercredi dernier, une proposition de loi destinée à améliorer la lutte contre le harcèlement scolaire. Deux semaines plus tôt, Lindsay, une collégienne de 13 ans, s’était suicidé à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) après de longs mois de harcèlement. Selon sa mère Betty Gervois, tout a commencé à la rentrée de septembre 2022. Des élèves passaient leur temps à l’insulter, tant au collège que sur Internet.

Mise en examen de cinq personnes

Le parquet de Béthune, dans le Pas-de-Calais, a ouvert une enquête administrative après le drame. Cette semaine, quatre mineurs ont été mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » et une personne majeure pour « menaces de mort ». Tous ont été placés sous contrôle judiciaire. Dans le collège de la victime, le suicide a installé une ambiance pesante. Les responsables ont dû mettre en place une cellule d’écoute pour libérer la parole.

10 % des adolescents ont subi du harcèlement scolaire

Lindsay n’est pas le premier adolescent à mettre fin à ses jours à cause de harcèlement scolaire. Il y a eu récemment le suicide de Lucas (13 ans) dans les Vosges et Dinah (14 ans) dans le Haut-Rhin, entre autres victimes. Des drames qui témoignent de l’ampleur du fléau en France. En 2022, 10 % des adolescents ont subi du harcèlement scolaire selon le ministère de l’Education nationale. Pour 40% des cas, il s’agit de cyberharcèlement et cela finit très souvent mal.

Interdire au harceleur de s’approcher de la victime

L’année dernière, le suicide représentait 16 % des décès chez les jeunes de 15 à 24 ans. Un chiffre qui ne recule pas malgré les campagnes de sensibilisation. Voilà pourquoi Sébastien Chénu a jugé bon de déposer une proposition de loi pour renforcer les sanctions. Son texte rappelle le caractère criminel et délictuel du harcèlement. Il préconise d’interdire au harceleur de s’approcher de la victime après une décision de justice. Aussi, il prévoit que ce soit le bourreau qui change d’établissement.

Organiser des réunions entre élèves, parents et personnels éducatifs

La proposition de loi de M. Chénu impose que les chefs d’établissements informent le référent académique des cas de harcèlement scolaire. Soucieux de la réputation de leurs écoles, ils omettent trop souvent de se plier à ce devoir. En outre, le texte rend obligatoire une réunion d’information annuelle entre élèves, parents et personnels éducatifs. Cette rencontre doit délivrer les informations indispensables à une meilleure détection du phénomène, à une responsabilisation des élèves et un accompagnement plus efficace des victimes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *