Médecines alternatives : un appel à un encadrement plus strict

Santé Une

L’Ordre des médecins a appelé mardi dernier à un meilleur encadrement des médecines alternatives. L’organe pense que ces pratiques pourraient entraîner des dérives thérapeutiques, voire sectaires. Une opinion que ne partagent pas les professionnels visés.

Dans un rapport paru le mardi 27 juin 2023, l’Ordre des médecins a invité les autorités françaises à mieux encadrer les médecines alternatives, également dites médecines douces, naturelles, complémentaires ou non conventionnelles. Ces médecines alternatives désignent plusieurs dizaines de pratiques non reconnues par les tenants de la médecine classique. Il s’agit notamment de l’acupuncture, l’auriculothérapie, l’homéopathie, l’hypnose, la sophrologie, l’ostéopathie, la naturopathie, la chiropraxie, la lithothérapie…

Un risque pour la santé individuelle ou publique

Selon un sondage réalisé en mai 2023 par Odoxa pour l’Unadfi (Union nationale des Associations de défense des Familles et de l’Individu), plus de la moitié des Français (51%) ont déjà eu recours à ces thérapies. Ce qui témoigne de leur popularité en France. Une raison de plus, selon l’Ordre des médecins, de mieux les encadrer, après des années de désordre. Sinon, prévient-il, elles pourraient représenter un risque pour la santé individuelle ou publique. La crise sanitaire aurait d’ailleurs mis suffisamment en exergue cette dangerosité avec notamment des discours rejetant la vaccination.

70 % des signalements concernent les pratiques alternatives

L’Ordre des médecins estiment que ces pratiques comportent également des risques de dérives thérapeutiques (avec une sortie des parcours de soins) voire sectaires (emprise sur des personnes fragiles de la part de charlatans). Il rapporte à juste titre que 70 % des signalements dans le domaine de la santé concernent ces médecines alternatives. Fort de ce constat, l’organisme préconise un meilleur emploi des qualificatifs de « médecine » ou « docteur » afin d’éviter toute ambiguïté, ainsi qu’une meilleure information pour les patients et les soignants.

Ne retenir que celles qui ont un intérêt dans l’accompagnement du malade

L’Ordre des médecins juge également nécessaire de faire le tri entre des pratiques à risque et celles qui peuvent présenter un intérêt dans l’accompagnement du patient. Cette dernière approche est à l’origine de ce qu’on appelle depuis quelques années la médecine intégrative. Celle-ci renvoie à la combinaison des médecines alternatives et conventionnelle dans ce qu’elles ont de meilleur. Elle fait l’objet de promotion de la part de praticiens comme les homéopathes et naturopathes, qui pensent que leurs méthodes peuvent procurer du bien-être au malade. Leurs soins auraient par exemple permis de renforcer les défenses immunitaires lors du Covid.

Les médecines alternatives se défendent

Par ailleurs, contre leurs détracteurs, les médecines douces font valoir qu’elles ne représentent aucun danger contrairement à la médecine classique qui peut avoir des effets secondaires. Voire même faire de nombreuses victimes comme dans l’affaire du Médiator. Les défenseurs de ces pratiques non conventionnelles rejettent aussi l’argument de la « validation scientifique » et de « l’efficacité ». Pour eux, la médecine classique n’a pas le droit de se prévaloir de ces qualificatifs. En effet, elle-même n’aurait pas prouvé son efficacité à plusieurs reprises. Un cas flagrant serait la crise sanitaire avec des vaccins sans effets contre le Covid-19. Pourtant, ces traitements ont été préconisés par les comités scientifiques et les gouvernements.

 

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