Transphobie : un nouveau plan contre les discriminations

Société Une

Le gouvernement français a présenté lundi un nouveau plan de lutte contre la transphobie. Cette feuille de route contient une centaine de mesures concrètes, dont la formation de 100% des forces de l’ordre et l’ouverture de centres LGBT + supplémentaires.

.La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Diversité, Isabelle Lonvis-Rome, a présenté lundi un nouveau plan pour lutter contre les violences envers les personnes LGBTQ. Prévue pour la période 2023-2026, cette nouvelle feuille de route gouvernementale vise principalement à mettre fin à l’impunité des auteurs d’actes homophobes ou transphobes.

Hausse considérable des actes anti-LGBT +

En France, malgré une avancée des droits (mariage pour tous, ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes, etc.), la transphobie ne faiblit pas. D’après le ministère de l’Intérieur, les violences transphobes ont augmenté de 3 % en 2022 par rapport à 2021, avec plus de 4 000 faits enregistrés. Il s’agit en majorité de diffamations et d’injures. Depuis 2016, les actes anti-LGBT + ont même augmenté de 129 %.

Formation de 100% des forces de l’ordre

Pour mettre fin à ces comportements, le nouveau plan de lutte du gouvernement contient une centaine de mesures concrètes. On note notamment l’accélération de la formation de 100 % des effectifs des commissariats et gendarmeries d’ici à 2024, ainsi qu’une augmentation des patrouilles de police dans les lieux d’agression, en particulier aux horaires les plus à risque.

Ouverture de nouveaux centres LGBT +

Aussi, l’Etat annonce le déblocage de 7 millions d’euros pour renforcer et pérenniser le soutien aux centres LGBT +. Cette enveloppe s’ajoute aux 3 millions déjà prévus. Elle sera accompagnée d’un autre investissement pour l’ouverture de dix centres supplémentaires d’ici à 2027, notamment en outre-mer. Par ailleurs, le plan s’engage dans la lutte contre la transphobie en milieu scolaire, avec la mise en place d’adultes référents dans les collèges et lycées.

Une interdiction de stades pour supporters transphobes

Le gouvernement souhaite ainsi mieux identifier, prévenir et traiter la haine anti-LGBT afin d’éviter des drames comme ceux enregistrés ces derniers mois. En janvier dernier, par exemple, un jeune adolescent de 13 ans du nom de Lucas s’était suicidé après avoir subi un harcèlement homophobe de la part de certains garçons de son collège. Autres mesures clés du plan, l’inclusion des familles homoparentales dans les formulaires de l’école (via les cases père-mère-tuteur) et une peine d’interdiction de stade pour toute personne condamnée par un tribunal pour propos homophobe lors d’une rencontre sportive.

Un plan qui manque d’ambition et de courage politique

Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie, se félicite de l’annonce de ce paquet de mesures. Mais il pointe un « manque d’ambition et de courage politique » de l’ensemble du plan. Il s’attendait à « un soutien politique concret et beaucoup plus fort » pour que la France avance enfin sur les violences et les agressions à l’encontre des personnes LGBT+. Aussi, Joël Deumier regrette l’absence d’une mesure sur la déjudiciarisation. Celle-ci permettrait de supprimer l’obligation de passer devant un juge dans le cadre d’une transition.

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