Bruno Le Maire souhaite créer un produit d’épargne européen

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Vendredi dernier, lors d’une réunion avec les 27 ministres de Finance de l’Union européenne (UE), Bruno Le Maire a une nouvelle fois insisté sur le besoin d’accélérer vis-à-vis du projet d’Union des marchés de capitaux.

Bruno Le Maire n’en démord pas. A l’occasion du conseil informel de l’Ecofin, qui a réuni les 27 ministres des Finances de l’UE vendredi 23 février dernier à Gand (Belgique), le locataire de Bercy a renouvelé son souhait de lancer un projet d’Union des marchés de capitaux. Objectif : mobiliser l’épargne des européens et permettre ainsi d’investir dans la croissance.

« L’argent des Européens dort au lieu de travailler pour la croissance, pour l’innovation, pour les entreprises, pour l’emploi », souligne Bruno Le Maire, qui estime le montant d’épargne européen à 35 000 milliards d’euros, dont « plus de 10 000 milliards dorment sur des comptes bancaires ».

Afin de faire travailler cet argent, le ministre français propose donc de créer « un produit d’épargne européen ». « Lançons dès 2024 un produit dont nous définirons les caractéristiques, le rendement avec les Etats volontaires qui le souhaitent », a-t-il précisé en amont de réunion avec ses 26 homologues.

Si la faisabilité du projet reste à discuter, Bruno Le Maire a souhaité afficher sa détermination concernant un sujet qu’il avait déjà promu début janvier lors de ses vœux à Bercy « Nous devons constituer une véritable équipe d’Europe de l’épargne et de l’investissement », a plaidé le ministre.

« Il y a chez moi beaucoup d’impatience. Je ne viens pas à Gand pour rencontrer mes amis les ministres des Finances et taper la causette. […] Je viens pour qu’on avance, qu’on décide », a martelé Bruno Le Maire vendredi dernier face aux journalistes. Il compte travailler avec quelques pays membres de l’UE, sans attendre de trouver un consensus avec les 27.

Aussi présent à l’Ecofin, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a soutenu une initiative, et propose de la compléter avec « la constitution de partenariats public privé pour faire émerger des fonds de capital-risque à la taille européenne et réellement transfrontières ».

Le projet de créer un produit d’épargne au niveau européen n’est pas nouveau. Depuis deux ans, il existe déjà un produit d’épargne paneuropéen (PEPP) lancé par la Commission européenne. Ses caractéristiques sont globalement semblables au plan d’épargne retraite (PER) français.

Ce PEPP ne présente toutefois pas de résultats concluants. Déployé en mars 2022, il n’a jamais été proposé par un opérateur financier dans l’Hexagone. Le sujet est difficile à mettre en place en raison des caractéristiques propres à chaque pays, notamment sur le volet fiscal.

Bruno Le Maire plaide également, toujours dans le cadre d’une solution d’Union des marchés de capitaux, pour le lancement d’une « garantie pour la titrisation, de façon que les titres arrêtent de peser sur le bilan des banques ». Cette garantie permettrait aux banques « de prêter plus facilement aux particuliers et aux entreprises ».

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