Gaspillage alimentaire : l’UE se veut plus ambitieuse

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La Commission européenne a présenté mercredi une proposition législative visant à réduire le gaspillage alimentaire de 30 % dans le commerce de détail et la consommation. Cet objectif doit permettre à l’Europe d’atteindre l’Objectif mondial de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.

La Commission européenne a présenté, le mercredi 5 juillet, une proposition législative pour réduire de 30 % d’ici à 2030 les déchets alimentaires dans l’Union européenne (UE) par rapport à 2020.

Les ménages, grands producteurs de déchets alimentaires

Selon les chiffres d’Eurostat, l’Union européenne a généré en 2020 environ 131 kg de déchets alimentaires par habitant. Soit une pollution supplémentaire de 252 millions de tonnes de CO2 et une perte financière de 132 milliards d’euros. Aussi, plus de la moitié des déchets alimentaires (53%) provient des ménages (70 kg par habitant), 20 % de l’industrie agroalimentaire (26 kg), 11% du secteur agricole (14 kg), 9% des restaurants et services de restauration (12 kg) et environ 7% des commerces et distributeurs (9 kg).

Un gaspillage inacceptable face à la montée de la faim

Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, juge totalement « inacceptable…un gaspillage à cette échelle, alors que 30 millions d’Européens ne peuvent manger un repas de qualité qu’un jour sur deux et que la faim s’intensifie dans le monde ». Il va donc falloir agir et de toute urgence. D’où les objectifs contraignants que la Commission s’assigne.

Prochainement débattu au Parlement européen, la proposition législative vise à réduire autant que possible l’usage d’eau, d’engrais et d’énergie pour produire des aliments qui finissent en grande partie dans nos poubelles sans qu’on ne les consomme. Le texte oblige chaque Etat membre à réduire de 10 % les déchets dans l’industrie agroalimentaire (production et transformation) en renforçant les stratégies pour valoriser les sous-produits.

Aucun objectif assigné au secteur agricole

Aussi, la proposition de loi astreint les pays de l’Union à une diminution de 30 % par rapport à 2020, du volume des déchets alimentaires générés dans les commerces, les restaurants, les services de restauration et les ménages. En revanche, elle n’assigne aucun objectif au secteur agricole. Celui-ci fait face aux aléas des cultures et a souvent recours aux déchets comme engrais ou pour produire du biogaz.

Afin d’atteindre les objectifs fixés, la Commission européenne recommande aux Etats de déployer des programmes de prévention du gaspillage, adaptés à leurs systèmes agroalimentaires et types de cuisine. Elle les invite également à sensibiliser les acteurs du commerce alimentaire, à identifier les défaillances dans la chaîne agroalimentaire, à inciter au don des invendus alimentaires ou encore à mettre en place les indicateurs de suivi du gaspillage alimentaire.

Un examen formel des progrès d’ici à fin 2027

Bruxelles rappelle avoir déjà adapté plusieurs réglementations pour simplifier les donations de nourriture et faciliter la redirection des invendus vers la production d’aliments pour animaux. Par ailleurs, il travaille à clarifier les indications sur les dates limite de consommation. La Commission précise qu’elle procédera, d’ici à fin 2027, à un examen formel des progrès accomplis par les États membres. A cette date, elle pourrait revoir sa position si des éléments suggèrent la possibilité d’une contribution encore plus grande à l’ambition mondiale.

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