Changer d’alimentation pour sauver la planète ?

Alimentation

La fondation Eat a publié hier, mercredi 16 janvier 2018, un rapport dans la revue médicale Lancet. Dans cette article, 18 éminents scientifiques internationaux remettent vigoureusement en cause le régime alimentaire de l’Homme aujourd’hui. Dans un contexte de tension autour des problématiques liées à l’alimentation, notamment dans l’Hexagone, cet article pourrait bien faire l’effet d’une bombe dans les consciences.

C’est un nouveau cri d’alarme autour de nos assiettes. L’alimentation des humains devient jour après jour une menace de plus en plus grave pour les écosystèmes de la planète et participent au changement climatique. C’est du moins ce qu’on peut retenir de la publication de la fondation Eat à travers la plume de 18 scientifiques venus de 16 pays différents. Le constat est édifiant. On compte 820 millions de personnes souffrant de sous-nutrition, c’est-à-dire ne pouvant manger à leur faim. On compte également 2.1 milliards d’individus en surpoids dont une part de plus en plus importante de personnes obèses. Les 18 scientifiques insistent également sur le poids de nos modes de production, insistant sur le rôle de l’agriculture et des industries agroalimentaires. L’agriculture occupe 40% des terres du globe. La production alimentaire prise dans son ensemble est responsable de près d’un tier des émissions de gaz à effet de serre.

La population de la Terre ne cesse d’augmenter et devrait passer le cap des 10 milliards en 2050. L’alimentation humain est aujourd’hui bien trop riche en protéines animales ainsi qu’en sucre pour ne pas participer à la destruction de nos écosystèmes. Trop souvent ignorées, les conséquences effrayantes de l’aquaculture en zones côtières sont également pointées du doigt dans l’article. Ce dernier propose d’ailleurs quelques recommandations sur les baisses à appliquer à notre alimentation : 14 grammes de viande rouge par jour, 29 grammes de poulet, … Pour le poisson, la consommation journalière conseillée est de 28 grammes afin d’obtenir suffisamment d’oméga 3 et ainsi limiter les risques de maladies cardiovasculaires.

Selon les auteurs de ce rapport, il s’agit d’améliorer la santé des populations mais aussi de préserver les écosystèmes en les libérant de la pression exercée par l’agro-industrie. « Une production alimentaire pour 10 milliards de personnes ne devrait pas utiliser de terres supplémentaires, préserver la biodiversité existante, réduire la consommation d’eau » affirme l’article.

En France, l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) a tenté d’apporter des solutions dans le cadre de l’Hexagone. L’objectif étant d’inciter au développement des filières de production agricoles durables « capables de répondre au mieux aux recommandations nutritionnelles pour l’homme, en modifiant le moins possible les habitudes alimentaires et en proposant des menus accessibles au plus grand nombre ».

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