Inflation : alerte, déconsommation en vue ?

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Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, a alerté mardi sur le tsunami de déconsommation en approche en France à cause de l’inflation. Il presse le gouvernement de réagir vite pour enrayer cette tendance.

Sur franceinfo mardi, Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, a alerté sur le « tsunami de déconsommation » en approche en France à cause de l’inflation. Il évoque un phénomène massif de privation qui fait que les rayons des magasins ne se vident plus comme avant. Le dirigeant appelle le gouvernement à agir vite face à ce phénomène.

Des actions pour relancer la consommation

Bercy a rencontré les distributeurs et les industriels mercredi et jeudi pour faire le point sur la lutte contre la vie chère. A cette occasion, Alexandre Bompard a demandé à Bruno Le Maire la mise en place d’un moratoire d’un an sur la loi Descrozaille, qui vise à limiter à 34% les promotions sur les produits de droguerie, d’entretien et d’hygiène à partir du 1er mars 2024. Pour sa part, Bruno Le Maire a obtenu le gel des prix de 5000 produits dès janvier prochain. Objectif : protéger davantage le pouvoir d’achat des Français et relancer la consommation.

La déconsommation, un drame absolu ?

Si Alexandre Bompard s’alarme de la déconsommation, il pense avant tout à son chiffre d’affaires. Une baisse des volumes de ventes pourraient réduire les revenus de son groupe, même si des hausses de prix peuvent toujours contrer cette baisse. Mais la déconsommation ne devrait pas constituer un drame pour tout le monde après plusieurs décennies d’une surconsommation désastreuse de nos sociétés.

Une bonne nouvelle contre le gaspillage alimentaire

En effet, cette tendance effrénée à la consommation est à l’origine du gaspillage alimentaire, dénoncée par les pouvoirs publics et les organisations depuis plusieurs années. En France, les pertes alimentaires s’élèvent à 10 millions de tonnes de produits par an. Au niveau mondial, un tiers de la production alimentaire finit à la poubelle chaque année. Ce gâchis devient inacceptable alors que la famine fait rage dans de nombreuses régions du monde.

Une réduction potentielle de l’empreinte carbone

Outre le gaspillage alimentaire, la déconsommation permet de réduire l’empreinte carbone de nos assiettes et celle de la production humaine. Elle pourrait aussi contribuer à changer profondément nos habitudes de consommation en l’absence d’une privation contrainte. En effet, on pourrait apprendre à manger moins et surtout mieux en optant pour les produits biologiques. La bonne nouvelle, c’est que les Français prônent déjà un modèle de consommation raisonné face à problématiques sociales et environnementales actuelles.

Mais un phénomène circonstanciel

La déconsommation sous l’effet de l’inflation renforcerait ainsi le renoncement volontaire à la consommation de produits ou de services non indispensables. Dans ce cas de figure, on pourrait entrer dans une nouvelle ère, celle d’une alimentation durable et peut-être d’une croissance verte. Mais cela relève encore d’un idéal. La baisse actuelle des ventes n’est que circonstancielle. Les volumes de ventes devraient reprendre très vite le chemin de la croissance. Gouvernement, enseignes de la grande distribution et industriels y travaillent, avec notamment les prochaines négociations commerciales.

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