Brexit, May largement désavouée au Parlement

Géopolitique

Après le tremblement de terre de la veille, l’Europe doit désormais se préparer à la très forte probabilité d’un Hard Brexit, d’une sortie de l’Union Européenne sans accord par le Royaume-Uni. L’économie du continent pourrait être secouée par cette sortie. Les ports, les banques et de nombreuses entreprises qui exportent outre-Manche marchent vers l’inconnu. De l’autre côté de la Manche, la situation politique est explosive, diverses options sont maintenant sur la table. En Irlande du Nord, la situation est tendue alors qu’un millier de policier est prêt à être déployer en urgence.

L’exécutif français l’assure, « La France se prépare et sera prête à une absence d’accord ». Le départ pourrait avoir lieu en mars et de nombreuses questions restent en suspens. Le hard Brexit changerait les besoins aux douanes du côté français du fait de la remise en place des frontières avec Londres. Le contrôle des marchandises et des passagers changerait de formes et de quantité. Bercy souhaite recruter 700 nouveaux douaniers sur trois ans. Il y a eu 250 recrutements supplémentaires prévus à cet effet en 2018, il y en aura 350 en 2019 et 100 en 2020.

La perspective du retour des contrôles douaniers entre les deux pays ne réjouit guère du côté français. Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France a fait un rapide calcul : « deux minutes de contrôle douanier par véhicule, c’est 27 kilomètres de bouchons du côté anglais à Douvres et du côté français à Calais ». On prévoit déjà des solutions pour fluidifier le trafic et les contrôles. « Lors de son passage au port, un lien sera fait entre la plaque d’immatriculation du véhicule et les documents douaniers dématérialisés » explique-t-on au port de Boulogne-Calais.

De l’autre côté du Channel les réactions se multiplient. Certains appellent à un nouveau référendum. C’est le cas de Nicola Sturgeon, première ministre d’Ecosse. Cette dernière avait massivement voté en faveur d’un maintien dans l’UE.  « Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps. Le moment est venu de révoquer l’article 50. Il faut adopter une loi pour que l’électorat soit de nouveau consulté », a affirmé Nicola Sturgeon à la BBC, peu de temps après le rejet de l’accord de Brexit par 432 députés de la chambre des Communes, 230 de plus que les 202 l’ayant voté.

En Irlande du Nord, le vote du parlement sonne comme un coup de tonnerre. Le risque d’un retour à une frontière physique se rapproche alors que la disparation de cette dernière est l’un des principaux éléments garantissant la paix sur l’île. En cas de retour d’une frontière physique, Dublin pourrait exiger un référendum portant sur la réunification de l’ile. La crainte que les six comtés du nord s’embrasent à nouveau est fortement présente dans les esprits.

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