Des lycéens dans une classe.

Uniforme à l’école : le sujet refait surface en France

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Le débat sur l’uniforme à l’école refait de nouveau surface à la faveur d’une proposition de loi de la majorité. Selon les élus de la Renaissance, cette tenue réglementaire mettrait en valeur la laïcité en France et lutterait contre certaines inégalités. Mais Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale, ne voit pas son intérêt.

Sept députés de la Renaissance remettent sur la table le sujet de l’uniforme à l’école. Ils ont rédigé une proposition de loi visant à favoriser le port d’une telle tenue dans les établissements scolaires. C’est un revirement de la part de la majorité présidentielle jusqu’ici réservée sur la question. Contrairement à la droite et à l’extrême droite. Le Rassemblement national (RN), par exemple, avait déjà prévu de déposer une proposition de loi en janvier. Du côté des Républicains, les trois candidats à la présidence du parti ont affiché une position favorable.

Favoriser l’égalité et lutter contre le harcèlement scolaire

Le groupe parlementaire Renaissance doit très prochainement se pencher sur le sujet. Mais le vice-président du groupe Sylvain Maillard a déjà exprimé son soutien à la proposition de loi. Ce qui donne du poids à cette dernière et la rend crédible. Comme les élus de la majorité, les défenseurs de l’uniforme mettent en avant le respect de la laïcité en France. Ils s’inquiètent du nombre de plus en plus croissant d’élèves arrivant en cours avec des tenues à connotation religieuse, comme l’abaya. Certains vont jusqu’à exposer sur les réseaux sociaux les enseignants qui critiquent ce genre de tenues.

Cependant, les députés de la Renaissance n’ont pas explicitement dit que leur proposition de loi vise à régler les questions religieuses au collège et au lycée. Ils mettent plutôt en avant le besoin de favoriser l’égalité et de lutter contre le harcèlement scolaire. C’est aussi l’avis de Sébastien Chenu, vice-président RN de l’Assemblée. L’élu d’extrême droite estime que l’uniforme fait « disparaître les espèces de courses à l’échalote entre les gamins sur celui qui a le dernier t-shirt à la mode ».

Il subsistera des « accessoires » et des « comportements »

Les députés Renaissance évoquent aussi la possibilité de décharger les familles de dépenses non négligeables. En effet, les parents n’auraient plus à acheter plusieurs tenues pour leurs enfants. Et surtout des vêtements de marque à la mode censés leur éviter des moqueries de la part des élèves issus de familles aisées. La proposition de loi n’emballe toutefois pas Pap Ndiaye. Le ministre de l’Éducation a déclaré en octobre dernier que des « études, en particulier, du Conseil scientifique de l’éducation, ont conclu assez invariablement à l’inefficacité de l’uniforme.

S’il reste ouvert sur la question, l’ancien professeur pense que le tenue commune ne permettra pas de déjouer les « accessoires » à connotation religieuse ou politique, ainsi que certains « comportements ». Prudent, il demande la création d’un groupe de travail pour sérieusement réfléchir sur le sujet. Pour sa part, le président du syndicat national des lycées et des collèges Jean-Remi Girard pense qu’il y a des questions bien plus importantes. Notons cependant que l’uniforme existe déjà dans les DOM-TOM, dans certaines écoles privées catholiques et des internats d’excellence en métropole. Il fut également un temps où les écoliers français portaient librement des blouses, à cause des encriers salissants.

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