Bibliothèque : état des lieux au Royaume Uni et en France 

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Dans sa dernière étude annuelle relayée par le Guardian, l’Institut agréé des finances publiques et de la comptabilité (Cipfa) révèle que depuis 2010, au moins 773 bibliothèques ont fermé au Royaume-Uni. Cette situation serait la conséquence de la politique d’austérité mise en place par le gouvernement britannique.

« C’est en investissant dans les bibliothèques que vous créez des opportunités d’éducation »

Depuis 2010, 773 bibliothèques ont fermé au Royaume-Uni selon une étude annuelle de l’Institut agréé des finances publiques et de la comptabilité (Cipfa). En 2019, elles sont 35 à baisser le rideau, ce qui baisse le nombre de bibliothèques à 3.583, outre-manche. Cette situation serait le résultat d’une baisse budgétaire voulue par le gouvernement conservateur précédent dans le domaine des services au sein des collectivités locales. Interrogé sur la question par Andrew Marr de la BBC, Boris Johnson, l’actuel Premier ministre, a indiqué qu’il voulait « investir dans les bibliothèques, mais que son parti ne pourra le faire que lorsque l’économie sera réellement motrice ». Selon lui, cela pourrait se réaliser « si le Brexit est obtenu».

Cet argument a été vivement critiqué par Nick Poole, le directeur générale de l’institut agréé des bibliothèques et professionnels de l’information (Cilip). « C’est en investissant dans les bibliothèques que vous créez des opportunités d’éducation et de compétences dans tout le pays, ce qui crée les conditions de la croissance économique future.», a-t-il estimé.

Un plan Bibliothèques soutenu par les acteurs

En France, les bibliothèques auraient un meilleur sort. «On note une volonté politique de l’État et du ministère de la Culture de soutenir les bibliothèques, notamment avec des dispositifs de subventionnement et récemment un plan Bibliothèques donnant les moyens d’ouvrir plus largement.», a déclaré Alice Bernard, la présidente de l’Association des bibliothécaires de France (Abf). Ce plan s’articule autour de deux axes, à savoir « Ouvrir plus » les bibliothèques et « offrir plus » de services. Soutenu par le ministère de la Culture, les collectivités locales et les professionnels, il vise à moderniser les bibliothèques pour renforcer leur rôle sur les territoires, au moment où le numérique fait une percée.

Le budget alloué aux bibliothèques en baisse en France

Contrairement au Royaume Uni, il n’existe pas encore en France un registre sur le nombre d’ouvertures et de fermetures de bibliothèques municipales et intercommunales. Il est donc difficile d’établir une « cartographie » de l’évolution des bibliothèques en Hexagone. Toutefois, en comparant certains rapports datant de 2016 et 2019, on constate une augmentation du nombre de bibliothèques (de 7.100 à 8.100) contre une diminution du nombre des points d’accès au livre (de 9.000 à 8.400). « Ces chiffres sont cependant à prendre avec précaution: l’enquête annuelle se fait sur la base du volontariat, de telle sorte que seules répondent les personnes qui le souhaitent », avertit Alice Bernard.

Comme au Royaume Uni, les budgets alloués aux bibliothèques sont globalement en baisse. Dans le dernier rapport sur la question, on note que le cumul des budgets d’acquisitions des bibliothèques françaises (sur support et numériques) était en moyenne de 38.100 en 2016 euros. Soit 6% de moins que les budgets de 2012.

Les bibliothèques, lieux privilégiés pour apprendre

Comme le souligne le rapport d’Erik Orsenna et de Noël Corbin, les bibliothèques sont les actrices d’un service public de proximité capables de garantir l’égalité d’accès à la culture et à l’éducation des Français. Espaces de liberté et convivialité, elles sont des lieux de plaisir, de découverte et surtout d’enrichissement intellectuel. Même si le numérique est triomphant aujourd’hui, les bibliothèques ont encore de belles années devant elles.

D’ailleurs, selon une récente étude menée dans des pays comme les Etats Unis, l’Allemagne et l’Inde, les écrans sont perçus comme trop distrayants pour les études. Ainsi, près de 92% de la population étudiante dit mieux se concentrer en lisant sur papier que sur un écran.

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