Un astronaute dans l'espace.

Conquête spatiale : que va-t-on manger sur la Lune ? Le Cnes et le chef Thierry Marx aux fourneaux

Alimentation Technologie Une

 

Alors que le premier vol de la mission Artemis se dirige vers la Lune, le Cnes et le chef Thierry Marx travaillent sur l’alimentation des futurs colons de notre satellite naturel. Trouver la bonne nourriture aidera les humains à s’y établir et aller plus loin, sur Mars.

Top départ d’une longue mission

Après plusieurs reports, la première mission Artemis a finalement pris la direction de la Lune le mercredi 16 novembre 2022. Elle est la première d’une série de trois voyages qui ont pour but de renvoyer des hommes sur le satellite naturel de la Terre, quarante ans après le premier exploit.

Si les moyens le lui permettent, la NASA souhaiterait réaliser un vol par an autour de la Lune pour y construire une station spatiale d’ici à quelques années. Cette base permanente servira d’avant-poste à la conquête de Mars. Les Européens sont également sur le coup avec l’Agence spatiale européenne (Esa) et une collaboration sur le programme Artemis.

Une équipe pluridisciplinaire pour trouver les bonnes recettes lunaires

Si les êtres humains atteignaient leurs objectifs, il resterait une question à résoudre. Que vont manger les astronautes sur la Lune? Les aliments thermostabilisés ou irradiés peuvent faire l’affaire, mais ne sont pas adaptés pour une très longue présence. Il faut trouver autre chose. Et c’est ce à quoi s’attèlent le Centre national d’études spatiales (CNS), des chercheurs toulousains et le chef Thierry Marx. Ce dernier a déjà concocté quelques menus de fête pour Thomas Pesquet, lors de son dernier séjour dans la Station spatiale internationale (ISS).

Le défi gastronomique s’annonce d’autant de taille que l’impesanteur provoque une perte de goût (agueusie) chez les astronautes. Il faudra donc relever les saveurs pour conserver la succulence des plats une fois sur la Lune. Thierry Marx, cofondateur de la chaire « cuisine du futur » à l’université Paris-Saclay avec Raphaël Haumont, devra collaborer avec d’autres professionnels de son métier, des producteurs, des acteurs de l’innovation et des scientifiques pour trouver les bonnes recettes lunaires avec les bons ingrédients. Pas si simple !

Des néons lumineux pour imiter les moments de la journée

Mais cette équipe ne partira pas de zéro. En effet, elle pourra s’appuyer sur la serre embarquée de la start-up toulousaine Orius, déjà sélectionnée par le Cnes dans son incubateur TechTheMoon. La jeune pousse mettra à disposition son cube de 500 kg d’inox, qui sert de potager hors-sol. Ce système distille de l’eau au goutte-à-goutte et permet aux plantes de se passer d’intrants. Orius a conçu des néons lumineux pour imiter les moments de la journée afin de stimuler naturellement les cultures. Celles-ci pourront ainsi pousser comme sur Terre et produire les nutriments indispensables aux êtres humains.

Mais que faudra-t-il planter ? Thierry Marx pense aux plantes herbacées (soucis ou aneth) ou aux choux (choux-raves, choux mizuna). Pour ce chantre de la cuisine moléculaire, l’alimentation spatiale devra en tout cas avoir un  goût de choux pour concentrer plus de nutriments et consommer moins de surface. L’on pourra cultiver d’autres aliments en trouvant les meilleures techniques. Spécialisée dans la fourniture pour les cosmétiques, la startup Orius va devoir s’appuyer sur les chercheurs de l’école d’ingénieurs agronomes de Purpan pour améliorer sur son système. Elle comptera aussi sur les spécialistes de la clinique de l’espace (Medes) afin de connaître les besoins des astronautes.

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