Greentech : la Chine, la Russie et l’Inde prennent leur envol

Environnement Finance Numérique

Selon le cabinet d’études McKinsey, la décarbonation de l’économie mondiale dépend à 40 % des Green tech. La France, qui compte quelque 800 startups dans ce petit monde de la lutte environnementale digitalisée, a une carte à jouer. Tout comme des pays moins attendus sur la question comme la Chine avec ses géants industriels (Goldwind, Trina Solar, Jinko Solar), ou encore la Russie via le networking (Trianon Startups).

Comment vivre dans un monde plus respectueux de l’environnement, en mettant dans la balance, à la fois, notre confort de vie et les nouvelles exigences écologiques ? Depuis les années 2000, les entreprises de la Greentech cherchent ainsi à réduire l’impact de l’être humain sur la Terre, tout en le réconciliant avec son environnement. Elles ont recours à plusieurs leviers : la transition énergétique, la végétalisation des espaces urbains, les réseaux électriques intelligents, la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), etc. Plusieurs modes d’action qui ne sont pas nouveaux, mais dont les résultats vont être amplifiés avec les nouvelles attentes des citoyens et le recours aux nouvelles technologies.

« Green bonds »

L’Union européenne, à ce titre, se distingue des autres continents. En 2016, les énergies renouvelables (éolien, hydraulique, solaire, etc.) représentaient déjà 17 % de l’énergie consommée en moyenne dans tous les États membres. Une part qui, selon le Winter Package (plan d’action adopté par Bruxelles la même année), devrait grimper jusqu’à 27 % d’énergies vertes en 2030. Alors que la Greentech, en 2015, levait quelque 11 milliards de dollars dans le monde, c’est également en Europe que les obligations vertes (ou « green bonds ») se sont développées le plus rapidement. Parmi les nations européennes, la France reste très bien placée pour faire progresser cette technologie verte.

Pour Clara Chappaz, « La France a une carte à jouer dans le monde de la greentech ». Après avoir assisté au CES (Consumer Electronics Show) du 5 au 7 janvier 2022 à Las Vegas, la nouvelle directrice de la Mission French Tech, a pu constater la très forte visibilité de la France et notamment la mise à l’honneur de ses startups « qui portent l’innovation ». Rappelant que La French Tech a choisi de mettre cette année à l’honneur la greentech, « dont sont issues 30 des 140 entreprises exposant sur le pavillon ». Du 19 au 22 octobre 2021, le ministère de la Transition écologique organisait le « Meet’Up Greentech », réunissant investisseurs, acheteurs publics, et plus de 700 startups et PME du secteur.

Le networking de Trianon Startups et la puissance des géants chinois

Mais l’Hexagone est loin d’être le seul pays à proposer une offre innovante tant d’un point de vue numérique qu’écologique. En Asie, par exemple, si la Chine est championne toutes catégories confondues des émissions de gaz à effet de serre, avec son recours massif au charbon, elle propose des alternatives intéressantes aux géants américains de la mobilité électrique. Pékin investit massivement dans l’énergie décarbonée et arrive en tête dans le solaire photovoltaïque et l’éolien. Les groupes industriels chinois (Goldwind, Trina Solar, Jinko Solar) dominent aujourd’hui l’industrie mondiale de la Greentech.

La Russie, également, avance ses pions sur l’échiquier des technologies vertes, notamment via sa relation privilégiée avec la France. En juin 2021 avait lieu la troisième édition de Trianon startups : un rassemblement, au Château de Versailles, de 26 jeunes pousses russes (Sber500, Digital Laboratory, AFK Sistema etc.) et 13 grands groupes français (Orange, Air France, Auchan, Mazars, etc.), qui s’est tenu dans le cadre du Dialogue du Trianon. Les 12 et 13 octobre 2021 avait lieu l’édition régionale de Trianon Startups à Ekaterinbourg – quatrième plus grande ville de Russie située à l’est des monts de l’Oural – en marge du forum énergétique Inoprom, un grand rassemblement greentech, avec le déplacement de quinze startups tricolores.

L’Inde, enfin – autre grand pays pollueur, derrière la Chine et la Russie –, devrait fortement contribuer au développement mondial des Greentech, dans les années à venir. Son marché potentiel est très important : plus de 400 millions d’Indiens n’ont toujours pas accès à l’électricité, et s’éclairent au kérosène… C’est pourquoi le pays est engagé dans un vaste développement du solaire. L’Inde devrait atteindre 100 gigawatts (GW) pour son parc solaire, 50% d’énergie propre d’ici à 2030, et la neutralité carbone à l’horizon 2070.

 

 

 

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