Des filles en classe.

Lycée : de moins en moins de filles choisissent les maths

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Depuis deux ans, la proportion de filles optant pour les maths au Lycée a beaucoup chuté, passant de 48,4 % à 38,6 %. C’est ce qu’ont rapporté mardi des associations et instituts de recherche en mathématiques. Ces organisations pointent du doigt la réforme du lycée de Blanquer, qui a fait de cette matière une spécialité, en dehors du tronc commun.

Les maths victimes du choix des spécialités

Des associations et instituts de recherche en mathématiques ont alerté, le mardi 25 janvier, sur la forte baisse du nombre de filles en mathématiques au Lycée depuis deux ans. Parmi elles figurent l’APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public), la Société mathématique de France (SMF), l’Association pour la recherche en didactique des mathématiques (ARDM), les Irem (Instituts de recherche sur l’enseignement des mathématiques) et l’association Femmes et mathématiques.

Ces organisations ont constaté que la part des lycéennes dans l’enseignement de cette matière est redescendue au-dessous du niveau de 1994. Elle a chuté de dix points passant de 48,4% à 38,6 % en 2021. On impute ce recul à la réforme du lycée introduite en 2019 par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. Cette réforme a mis fin aux traditionnelles séries (L, ES et S) pour faire des mathématiques une spécialité, en dehors du tronc commun. Les élèves doivent donc désormais sacrifier cette matière en Terminale, même s’il y a toujours possibilité de la garder en option. La plupart des lycéennes préfèrent s’en passer.

Menace sur l’égalité économique entre hommes et femmes

Une situation que déplore le mathématicien Jean-Pierre Bourguignon. Il se désole du fait qu’en deux années de réformes, la France ait « perdu vingt ans d’efforts ». Cédric Villani, auteur d’un rapport pour le ministère de l’Education pou l’amélioration du niveau scolaire en mathématiques, parle d’une « mise en place ratée » du projet de Blanquer. Pour les associations et instituts de recherche en mathématiques, cette baisse brutale risque de déboucher sur un désamour des filles pour les filières scientifiques dans le cadre de leurs études supérieures. Et cela menacera leur avenir car les sciences offriraient plus de débouchés, de meilleurs salaires et des carrières plus attrayantes que les filières littéraires (Lettres, sciences sociales), déjà très féminisées. A moyen terme, l’égalité économique entre hommes et femmes pourrait s’effondrer.

Les filles et les maths: je t’aime, moi non plus? 

Par conséquent il y a urgence à inverser la courbe d’autant que la France se trouve actuellement parmi les derniers pays de l’OCDE en mathématiques au lycée, d’après de récentes études internationales. Mais le véritable problème pourrait se trouver ailleurs que dans la réforme Blanquer puisque celle-ci s’applique aussi aux garçons. Il faudrait peut-être plutôt déconstruire un vieux mythe : la pseudo masculinité des études scientifiques, plus précisément des mathématiques. Et tout commence même dans l’enfance avec le choix des cadeaux : les poupées pour les filles et les jeux de réflexion pour les garçons.

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