feux Tchernobyl

Feux à Tchernobyl : quelles conséquences ?

Environnement

Qui ne s’en souvient pas ? Le 26 Avril 1986, une célèbre explosion eut lieu : celle du quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl. En 2020, la radioactivité est toujours là même si elle n’est évidemment plus de la même intensité. Or, les conséquences de cette catastrophe sont loin d’être terminées. Les feux ayant eu lieu en Avril sont là pour nous le rappeler. En effet, de gigantesques incendies se sont déroulés dans la zone d’exclusion autour de la célèbre centrale. L’actualité est passée inaperçue pour beaucoup de monde, à cause de la masse d’informations liées au Coronavirus inondant les médias.

Rassurez-vous : les feux sont désormais éteints

Ces incendies, qui ont commencé le 3 Avril, se sont rapidement propagés autour de la centrale à cause d’un climat propice aux feux. Effectivement, pour la saison, les températures étaient anormalement chaudes. Les vents forts ont aussi contribué à attiser les incendies. La zone sauvage touchée, une des plus grandes du continent européen, mettra des années à cicatriser.

En tout, les images satellite ont dévoilé que ce sont plus de 57 000 hectares qui ont été ravagés par les incendies. Cela correspond à plus de 20% de la zone. Il a fallu plus de trois semaines afin que les feux soient totalement maîtrisés. L’un d’entre eux a approché la centrale nucléaire (le sarcophage pour être exact) de très près : moins de 1,5 km, comme écrit sur Ouest France. Fort heureusement, des centaines de pompiers sont parvenus à maîtriser les flammes.

Toutefois, ces feux ont de véritables conséquences : les vents ont amené la fumée en direction de terres plus peuplées. Ainsi, mi-Avril, un grand brouillard de fumée a touché la capitale ukrainienne Kiev, ayant pour conséquence la hausse des taux de radioactivité. Néanmoins, les niveaux de radioactivité n’ont jamais dépasser les normes. La fumée et les cendres sont tout de même allées plus loin que l’Ukraine. Ainsi, la Norvège (l’autorité de sûreté nucléaire du pays) a notamment repéré une petite hausse des concentrations de césium-137 dans l’atmosphère sur ses terres. Pour rappel, une augmentation du taux de césium-137 et de différents radionucléides dans l’air peut engendrer une hausse du nombre de cancers dans le pays concerné. Les individus touchés par ces fumées peuvent aussi inhaler des éléments radioactifs, évidemment nocifs pour la santé.

Particules radioactives : jusqu’où sont-elles allées ?

Malheureusement, oui. Les radionucléides, éléments pouvant être très dangereux, sont transportés par la fumée. Depuis l’accident de 1986, les forêts aux alentours de la centrale ont engrangé de la radioactivité, surtout la flore et les premières couches de sol. Ainsi, on comprend pourquoi les personnes vivant à proximité ne peuvent pas se servir de la forêt durant les … 300 ans ! Même plus de 30 ans après l’accident, la zone d’exclusion est toujours énormément contaminée. En effet, on retrouve encore des éléments toxiques comme par exemple le césium-137 ou le plutonium-239. Ces dernières sont les plus dangereuses : elles seraient près de 250 fois plus nocives que celles de césium-137.

Les incendies contribuent à la libération de ces éléments dans l’air. Ces particules peuvent être amenées sur de grandes distances par le vent, agrandissant par conséquent les possibilités de contamination radioactive. Néanmoins, il n’y a a toujours pas de données fiables par rapport aux éléments que ces incendies ont relâché. Il est donc impossible de savoir précisément jusqu’où elles ont pu être amenées. Or, la majorité de ces radionucléides se sont déposés directement dans la zone d’exclusion ou non loin de cette dernière, puisque ce sont des particules lourdes. Récemment, la Criirad a confirmé une faible présence de Césium 137 en France.

Des incendies avaient déjà eu lieu en 2015

Si on se fit aux données de 2015, où des feux moins intenses avaient eu lieu autour de la centrale, les chiffres par rapport aux matières rejetées devraient certainement être plus élevés pour les feux de 2020.

Les pompiers ayant lutté contre les feux mais aussi les habitants des alentours de Tchernobyl ont du faire face à un double danger : les fumées ainsi que les radiations des incendies. Ainsi, la capitale ukrainienne Kiev connaît des conséquences sanitaires liées en incendies à cause des fumées et de la contamination radioactive. La consommation de produits radioactifs comme par exemple des champignons ou du lait, ayant été contaminé, est un réel danger pour la population.

Ainsi, même 30 ans après, les effets de la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire sont encore visibles. Ces feux sont des phénomènes qui se renouvellent presque chaque année. Une des raisons de la grandeur des incendies de cette année est liée à la pandémie de Coronavirus. En effet, les autres années, des équipes de Greenpeace Russie avait offert leur aide pour lutter contre les incendies dans des zones contaminées.

Ces incendies prouvent que des situations d’urgence en lien avec le nucléaire peuvent alourdir d’autres contextes d’urgence. Au final, la capacité à faire face ces situations se révèle être très faible. La catastrophe de Tchernobyl va encore être une menace pour les générations futures. N’est-il pas temps de réellement abandonner le nucléaire et de mettre en place des alternatives viables comme par exemple l’hydrogène ?

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