L’Europe prête à affronter les GAFA ?

Numérique

Le combat entre l’Europe et les géants du numérique est un combat fiscal. Bruno Le Maire a assuré dans la semaine que la taxe numérique européenne que l’on surnomme aussi « taxe Gafa » pourrait faire l’objet d’un accord d’ici à la fin de l’année 2018. L’Allemagne est désormais ralliée au projet de plusieurs états membres, dont la France, qui vise à taxer les grandes entreprises qui ne payent pas d’impôts.  

Les résistances s’effacent de plus en plus devant ce texte qui -s’il était appliqué – pourrait rapporter 8 milliards d’euros. Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, s’est déclaré confiant sur un aboutissement rapide et positif dans une interview en marge de la réunion du FMI à Bali en Indonésie. Déjà le 7 octobre, le ministre de l’économie et des finances déclarait sur Europe 1 : « Nous nous sommes mis d’accord sur un point important qui a été mentionné par le ministre des Finances allemand Olaf Scholz, il y a quelques heures, c’est que nous trouverions un accord et qu’il y aurait une décision d’ici la fin de cette année 2018 ».

Cet accord a nécessité de nombreuses nuits blanches entre partenaires européens, entre Paris et Berlin plus spécifiquement. L’Irlande a seulement signifié son opposition au projet du fait que de nombreuses entreprises du numérique ont leur siège à Dublin et à Cork. Une solution comprenant une importante enveloppe de dédommagement pour l’Irlande aurait été trouvée et accepter. L’importance des revenus entraînés compenserait jusqu’à 80% des pertes induites au Brexit.

Quand Libération interroge le commissaire européen sur le possible isolement de l’Europe dans le monde si le projet aboutissait, ce dernier explique que : « Ce serait déjà un fantastique succès (d’arriver à un accord d’ici Noël), on a en 2019 les élections européennes, et beaucoup se demandent à quoi sert l’Europe. Alors, si on arrive à montrer que là, on a une voie européenne, qui en plus serait pionnière dans le monde… Ensuite, ce sera à nouveau à l’ordre du jour du sommet du G20 (groupe des vingt premières puissances du globe, NDLR) en novembre en Argentine dans quelques semaines. J’attends du G20, qu’on soit capable de porter ce problème à l’échelle mondiale: on n’en est pas encore là; les Américains sont conscients du problème mais peuvent avoir d’autres solutions. C’est pourquoi je voudrais que les Européens prennent l’initiative, avec leur propre taxe. Ce serait un très beau succès de l’UE ».

S’il est clair que l’Europe compte faire payer les grandes entreprises du numérique, elle ne semble pas vouloir les effrayés surtout que la numérisation de l’économie qu’elles entraînent semble conquérir de plus en plus la population à commencer par les jeunes.

 

 

 

 

 

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