Autrefois vendu comme le futur du papier, de nombreux dirigeants semblent faire machine arrière et remettent en question l’affichage numérique. Qu’il s’agisse des publicités affichées dans les lieux publics ou des écrans de nos smartphones et télévisions, des voix s’élèvent contre l’omniprésence des écrans dans la vie de tous les jours. Ainsi, 67 parlementaires de tous bords politiques, soutenus par une centaine d’universitaires et de responsables associatifs, ont signé une tribune dans le Journal du Dimanche pour alerter les citoyens face à la « prolifération des écrans vidéo publicitaires » dans les lieux publics.
Remédier à la surexposition aux écrans
À l’origine de cette initiative pour lutter contre la prolifération des écrans dans les lieux publics, on retrouve les deux députés Matthieu Orphelin, ex-LREM et Anissa Khedher, de La République En Marche. Avec cette tribune, ils entendent alerter les Français sur la réalité de ces écrans qui « envahissent notre quotidien » et qui se développent absolument partout, en citant, entre autres, « les rues, les métros, les gares, les centres commerciaux et les vitrines des magasins, jusque dans les stations-services et les toilettes publiques« .
Cette tribune alerte sur une réalité qui avait déjà été dénoncée par le député de la France Insoumise, François Ruffin. En effet, en novembre 2019, il avait déjà engagé son combat contre ces publicités intrusives qui viendraient « traquer le consommateur jusque dans les toilettes« .
Ils installent leurs panneaux de pub à rêver d’Audi, de Rolex et de sac Vuitton dans les gares, sur les trottoirs… et même dans nos toilettes ! Avec des capteurs pour vérifier qu’on regarde bien leurs annonces… pic.twitter.com/nj7ZTBRGM5
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) November 15, 2019
Au-delà de ces problèmes d’intrusion et de liberté de penser, les différents signataires de cette tribune dénoncent la catastrophe écologique que représentent ces affichages numériques. « Face aux enjeux écologiques, sanitaires et sociaux, nous invoquons le principe de précaution« , expliquent les élus, universitaires et scientifiques engagés contre ce type d’affichage. De plus, dans un contexte où le climat trône comme un enjeu majeur de la décennie à venir, l’exemple montré par les publicitaires ne correspond pas aux enjeux écologiques et ne favorise pas les actions citoyennes. « Comment inciter les citoyens à faire des économies d’énergie lorsque l’on crée dans le même temps des dépenses énergétiques équivalentes à celles d’un foyer pour un seul écran ?« , demandent les signataires de la tribune.
Un problème sanitaire pour les populations
Enfin, la question sanitaire est également évoquée par les scientifiques, qui alertent « sur les risques sanitaires liés aux écrans, en particulier pour les enfants » mais également sur les risques d’accidents provoqués par ces publicités. En effet, de plus en plus souvent installées aux abords des routes et des carrefours, « l’installation d’écrans à proximité des voies de circulation, aux carrefours et sur les axes les plus fréquentés – qui maximisent le nombre de vues – constitue un nouveau risque accidentogène« .
Toutes ces mesures préventives viennent en amont des élections municipales qui approchent à grand pas. Les élus de tous bords espèrent donc ramener quelques voix de leur côté en dénonçant ces pratiques intrusives et peu écologiques. « Dans le contexte des élections municipales et au-delà, nous appelons les élus locaux à ne pas céder à la pression des entreprises commercialisant ces supports et à prendre des décisions courageuses pour limiter ou interdire l’implantation« , concluent les signataires de la tribune…