(R)évolution chez Air France, les avis divergent

Economie

Ben Smith, le nouveau directeur général d’Air France, fleuron français des compagnies aériennes, s’est exprimé dans la presse pour la première fois depuis sa nomination en Aout. Il s’est adressé aux syndicats et au gouvernement.

Ben Smith a 47 ans et il est Canadien ce qui a rapidement fait réagir les opposants à sa nomination -ainsi que sa réputation à la suite de son travail à Air Canada- qui se sont offusqués qu’un étranger puisse prendre la tête d’Air France KLM. Le nouveau directeur général s’est exprimé sur ce point à Paris Match : « Dans de nombreux pays, ma nationalité n’aurait pas été un sujet. Mais ici, c’est une première en quatre-vingt-cinq ans ; c’est sans doute pourquoi cette caractéristique a été commentée. Cela m’importe peu. J’espère que nous allons pouvoir passer à autre chose : le succès d’Air France-KLM est bien plus important ».

Ces premières interventions sur la politique à mener pour que la compagnie rivalise face aux compagnies du Golfe sont très virulentes :« si l’Etat français veut une industrie puissante avec des retombées positives, notamment sur la création d’emplois, il doit aider notre secteur à rivaliser avec cette nouvelle réalité ». Il propose pour réaliser de se baser sur des aménagements fiscaux : « nous devons faire comprendre que toute décision, crédit d’impôt ou réduction d’impôts, par exemple, bénéficiera au pays tout entier ».

A propos des réactions plutôt hostile des syndicats de salariés de l’entreprise -qui l’accuse de ne pas connaître le pays et sa mentalité au travail- il botte en touche déclarant « je n’ai pas passé quarante ans enfermé dans une boîte au Canada. J’ai toujours admiré la qualité de vie en France, ses débats sociaux passionnés. Si le pays est nouveau pour moi, cette industrie ne l’est pas » avant d’annoncer la couleur de son managent : « ce qui a été fait dans le passé chez Air France n’a pas toujours réussi, le changement est nécessaire pour s’adapter aux évolutions du marché ».

Ben Smith a également affirmé que l’état serait prêt à céder rapidement ses 14% de part qu’il détient dans l’entreprise et qui en sont, traditionnellement, un garant de stabilité. Bruno le Maire, ministre de l’économie et des finances a rétorqué : « je pense qu’il est de bonne politique de procéder étape par étape. On doit d’abord redresser Air France. L’État serait un bien mauvais gestionnaire s’il commençait à vendre sa participation dans une entreprise qui n’est pas au mieux de sa forme ». A la suite des propos du ministre, l’action de la compagnie est repartie en hausse.

 

 

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