Belgique : une île énergétique artificielle émergera dès mars

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La Belgique entamera en mars prochain la construction de la première île énergétique artificielle au monde. Baptisée Princesse Elisabeth, cette infrastructure permettra de traiter l’électricité générée par les éoliennes en haute mer et de la réacheminer à terre via des câbles sous-marins. Au-delà de répondre aux besoins croissants en énergie, elle contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La Belgique lancera en mars 2024 la construction d’une île énergétique artificielle, la première au monde. Baptisée Princesse Elisabeth, en l’honneur de la fille aînée de l’actuel roi Philippe, cette infrastructure devra traiter l’électricité générée par les éoliennes en haute mer et la réacheminer à terre via des câbles sous-marins pour approvisionner quatre pays. Ce sont : la Belgique, le Royaume-Uni, le Danemark et la Norvège.

Un projet piloté par le gestionnaire du réseau électrique de Belgique

Ces Etats européens souhaitent renforcer leur puissance commune en matière d’énergie éolienne offshore. Ils ont annoncé ce projet en novembre 2022, à la suite de la Déclaration d’Esbjerg quelques mois plus tôt. L’initiative a reçu l’approbation environnementale en octobre dernier. Cette autorisation permet de lancer les travaux, qui seront pilotés par Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité belge.

Une île pour interconnecter quatre pays

Princesse Elisabeth doit servir de sous-station électrique aux raccordements de nouveaux parcs éoliens pour ajouter jusqu’à 3,5 gigawatts à la capacité existante. L’île énergétique doit également permettre l’interconnexion des territoires concernés via des structures dédiées comme TritonLink, reliant la Belgique au Danemark, et Nautilus, établissant le lien avec le Royaume-Uni.

Une infrastructure prévue sur 6 hectares de sable

Princesse Elisabeth pourra recevoir l’électricité générée par les éoliennes en haute mer pour la traiter, la stocker, puis la réacheminer à terre via des câbles sous-marins. Selon le gestionnaire, l’île sera installée à 45 kilomètres du littoral, au nord-ouest du port d’Ostende. Elle reposera sur 6 hectares de sable, contenu dans une structure composée de 23 caissons en béton. Pour la protéger des intempéries, Elia prévoit d’ériger des murs d’enceinte de plusieurs mètres de haut.

Des dispositifs pour l’épanouissement de l’écosystème marin

Par ailleurs, des éléments de design « inclusif pour la nature » s’y ajouteront compte tenu de la proximité d’une zone Natura 2000. On évoque des corniches aux murs pour accueillir des oiseaux migrateurs (comme la mouette tridactyle, une espèce vulnérable), des ornements adéquats pour les huîtres et des panneaux de relief sous la surface pour les petits organismes marins. Ces dispositifs permettront de créer un récif artificiel et de favoriser la biodiversité marine. La construction de l’île énergétique devrait prendre fin en août 2026.

La Belgique inaugurera-t-elle une longue série d’îles énergétiques artificielles ?

Princesse Elisabeth aidera à satisfaire les besoins croissants en électricité des pays raccordés. Au-delà des questions énergétiques, l’infrastructure se positionne comme un catalyseur majeur dans la transition vers des sources d’énergie plus durables. Elle contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre et donc à lutter contre le réchauffement climatique. Grâce à ce projet, la Belgique ouvre également la voie à une coopération internationale dans le développement des énergies renouvelables. On annonce déjà la construction d’une autre île énergétique artificielle de 20 à 40 hectares.

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