Les ventes de deux-roues ont reculé de 2% en France en 2023 par rapport à l’année précédente. Pour les deux-roues électriques, la chute atteint même 16 %. Cette baisse des immatriculations s’explique par une faiblesse de l’offre ainsi que par l’inflation, qui détourne les Français des achats « plaisir ».
Le marché des deux-roues va mal en France. D’après des chiffres communiqués par le cabinet AAA Data et l’observatoire Solly Azar, les ventes de scooters et motos ont diminué de 2% en 2023 par rapport à 2022. Dans le détail, on compte 284.457 engins neufs vendus (-2 %) et 886.425 véhicules d’occasion. Soit au total 1, 17 million d’unités écoulées l’année dernière.
Une baisse des deux-roues imputable au contexte inflationniste
En 2022 déjà, le marché avait déjà enregistré une baisse importante de 6% par rapport à 2021. La descente aux enfers se poursuit donc. Selon l’observatoire Solly Azar et le cabinet AAA Data, le ralentissement des ventes de deux-roues peut s’expliquer par l’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat. Face à la flambée des prix, les es Français préfèrent concentrer leurs dépenses sur les produits de première nécessité, au détriment des articles dits « plaisir » ou « de convenance ».
Mais une progression des ventes de motos
Le marché des deux-roues neuf ne présente toutefois pas une grisaille générale. En effet, les ventes de motos ont progressé de 2% en 2023 avec 864.306 unités écoulés. Mieux, les immatriculations de motos neuves ont connu une hausse de 8,5 % l’année dernière, avec environ 187.000 engins vendus. Les cyclomoteurs de 50 cm3 ou moins sont la catégorie qui a le plus souffert. Ils ont accusé un recul des ventes de 19%, à environ 70.000 unités.
Une offre de deux-roues électriques trop faible
Mais les deux-roues électriques vont plus mal. En effet, ils ont connu une baisse de 16 % en 2023 avec seulement 42.624 immatriculations. Pourtant, ce segment avait progressé en 2022 et sur les six premiers mois de l’année 2023. Le cabinet AAA Data pense que ce repl est dû à la faiblesse de l’offre des deux-roues qui affichent un retard au niveau de l’électrification comparé au marché auto. Ils font également face à un soutien moins marqué de la part des pouvoirs publics par rapport à l’automobile.
Le durcissement des ZFE pourrait renforcer cette offre
Pour ce qui concerne la répartition géographique, les ventes de deux-roues électriques se concentrent essentiellement dans les grandes agglomérations, notamment Paris. Et ce n’est pas une surprise. Dans la capitale française, les usagers jouissent de la gratuité du stationnement, ce qui les motive à l’achat. Avec le durcissement prochain des zones à faibles émissions (ZFE), les fabricants devraient accélérer la cadence de production sur les deux-roues électriques et proposer plus de modèles. Ce qui permettra de renforcer l’offre.
Vers une transformation profonde du marché
Globalement, le recul des achats de deux-roues se ressent davantage dans les grandes agglomérations que les petites communes. En particulier à Paris (-15%), en Seine-Saint-Denis (-11%) et dans les Hauts-de-Seine (-9%). La baisse des ventes sur ces trois départements dérive de l’entrée en vigueur du stationnement payant pour les deux-roues à motorisation thermique. A partir d’avril 2024, le contrôle technique obligatoire de ces engins pourrait transformer profondément le marché.
