France : la santé des femmes au travail se détériore

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En France, la santé des femmes au travail se détériore davantage que celle des hommes. C’est le constat fait par le groupe paritaire Malakoff Humanis, qui vient de publier la 14e édition de son Baromètre Santé au travail. Cette étude rejoint un rapport sénatorial publié en juin dernier.

Malakoff Humanis, premier groupe de prévoyance sociale en France, vient de publier la 14e édition de son Baromètre Santé au travail. On apprend que près de 8 salariés français sur 10 se disent satisfaits de leur emploi, un chiffre stable depuis 2011. Aussi, 75% d’entre eux ont toujours confiance dans leur avenir professionnel. Il s’agit là encore d’une progression. Par ailleurs, la grande majorité (65%) déclare être en bonne santé ; mais les hommes (68%) davantage que les femmes (62%).

Dégradation de la santé physique et mentale

Pour les femmes, le constat est d’autant préoccupant que la perception de leur santé s’avère de plus en plus mauvaise. En effet, 70% d’entre elles se déclaraient en bonne santé en 2011, 67% en 2018 et 65% en 2022. Cette année, le déclin se poursuit. Dans le détail, les femmes salariées sont plus nombreuses que les hommes à se considérer en mauvaise santé physique (41% vs 34%), malgré un meilleur suivi médical. Même chose au niveau psychologique, avec 44% contre 32%. Elles disent souffrir de troubles de dépression, d’anxiété, de stress et de burn-out, entre autres.

Les femmes inquiètent de leur situation financière

Les salariés attribuent ce mauvais état de santé mental, à proportion égale, à des problèmes professionnels, personnels et aux deux à la fois. Mais au niveau personnel, les femmes sont davantage préoccupées par la situation du monde (82% vs 71% pour les hommes) et de l’environnement (80% vs 69%), par l’avenir de leurs enfants (41% vs 33%), la situation financière de leur foyer (42% vs 33%) et leurs propres finances (39% vs 26%). S’agissant des raisons professionnelles, les femmes pointent du doigt l’intensité et le temps de travail, ainsi que la dégradation des rapports sociaux au travail.

Hausse du taux d’absentéisme

Pour ce qui concerne les catégories professionnelles, le secteur de la santé et du médico-social est l’un des touchés. A tel point que le taux d’absentéisme a augmenté de 10 points par rapport à 2022 d’après Malakoff Humanis. Cette année, au moins 63% des salariés de ce milieu dominé par les femmes se sont vu prescrire un arrêt maladie (contre 50% tous secteurs confondus). Pour réduire les risques psychosociaux, les femmes demandent un accompagnement de la part de leur employeur. Elles souhaitent bénéficier d’un soutien psychologique en cas de difficultés (65% vs 57 des hommes) et de maladies graves (71%) ou après un arrêt maladie (64%).

Un rapport sénatorial a les mêmes conclusions

Le 14e Baromètre Santé au travail de Malakoff Humanis rejoint le rapport présenté en juin dernier par les sénatrices Marie-Pierre Richer, Laurence Rossignol, Annick Jacquemet et Laurence Cohen. Cette enquête interpelle sur l’invisibilisation des maladies professionnelles féminines et l’inadéquation des équipements à leur biologie (des équipements trop souvent pensés pour l’homme moyen). Elle fait également des recommandations pour améliorer la vie et les conditions de travail des femmes. Les sénatrices préconisent notamment la mise en place de mesures de prévention primaire et secondaire dans les secteurs féminisés.

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