Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a estimé lundi qu’il était important d’arriver à l’école dans « une tenue correcte » car ce « n’est pas un lieu comme les autres. Un avis partagé par le Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN).
Au nom d’une liberté totale doit-on tout permettre en société ? Le ministre de l’Éducation pense que non. Dans une intervention sur RTL, le lundi 21 septembre 2020, il a désavoué le mouvement #lundi14septembre lancé par des adolescentes françaises, revendiquant le droit de s’habiller comme elles l’entendent au lycée. « L’école n’est pas un lieu comme les autres », a rappelé Jean-Michel Blanquer. Et de poursuivre : « Vous n’allez pas à l’école comme vous allez à la plage ou en boîte de nuit […] Chacun peut comprendre qu’on vient à l’école habillé d’une façon républicaine ».
Attention à l’hyper sexualisation des enfants !
Le ministre attire surtout l’attention sur le fait que « Nos enfants sont sous la pression de bien des choses, notamment des marques, de la mode, du regard de l’autre sur les chaussures et les vêtements… ». Sans oublier « l’hyper sexualisation » des adolescentes, une tendance plus que dangereuse. Ce « n’est pas un sujet spécifiquement pour les filles. Par exemple, on ne vient pas au collège en short sauf pour faire de l’éducation physique et sportive », a précisé Jean-Michel Blanquer. Il souhaite donc « qu’il y ait une certaine sobriété en la matière parce que là aussi c’est un enjeu d’égalité sociale puis de protection des filles et des garçons ».
Une rébellion inappropriée des adolescents
Le mouvement du 14 septembre a vu le jour sur les réseaux sociaux. Des lycéennes ont raconté avoir fait l’objet de reproches ou de refus d’entrée dans leur établissement à cause de leur tenue vestimentaire, jugée inappropriée (décolleté « osé », jupe trop courte, ou un nombril apparent). Elles avaient alors appelé, le lundi 14 septembre, à venir en cours vêtues de manière « provocante ». Une sorte de diktat des adolescents que n’acceptent pas les responsables d’établissement.
« Un travail éducatif à faire auprès des jeunes garçons et des jeunes filles »
Pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire national du Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN), Jean-Michel Blanquer « a eu raison d’insister sur le fait que dans un établissement scolaire, on ne vient pas habillé comme on irait à la plage ». Il a également expliqué le terme « tenue républicaine » employé par le ministre. « Je pense que l’esprit, c’était de préciser qu’il y avait des règles de vie en collectivité, de respect réciproque qui devait s’appliquer dans un établissement scolaire et c’est bien l’esprit de son intervention », a ajouté le proviseur de la cité scolaire Berlioz de Vincennes, dans le Val-de-Marne. Bruno Bobkiewicz estime donc qu’il y a « un travail éducatif à faire auprès des jeunes garçons et des jeunes filles sur ces questions ».