Le désormais ex ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, s’est dit favorable à une prise en compte des fautes d’orthographe dans les copies du Bac à l’avenir. Mais certains pédagogues estiment que cette sanction à l’examen ne règlera pas le problème. Il faudrait plutôt agir en amont.
Selon les résultats du Baccalauréat général 2023, 95,7% des candidats ont obtenu le précieux sésame. Un taux satisfaisant, mais terni par les nombreuses fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe ou encore d’accords.
Les anciens irrités par la baisse du niveau en français
Face à cette situation, le désormais ex ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye (remplacé par Gabriel Attal jeudi dernier) a proposé une prise en compte des fautes d’orthographe dans les copies à l’avenir. Les produits de la vieille école (les anciens, qualifiés de puristes) valident cette proposition. Pour eux, elle permettra de sauver la langue française et de relever le niveau des élèves.
Nombreux sont ceux qui dénoncent, depuis plusieurs années, la baisse du niveau général en français chez les élèves depuis la sixième jusqu’au lycée. Ils demandent donc aux enseignants de corriger désormais les fautes d’orthographe. Les professeurs le font déjà pour l’examen du Bac. Surtout pour le Bac de français, dont le barème inclut la maîtrise de la langue. Pour le reste, le ministère de l’Education nationale demande de l’indulgence aux correcteurs.
Trop de fautes rend incompréhensible un texte
Cette année, la consigne a été de ne pas pénaliser l’orthographe ni la syntaxe, sauf si la copie n’était plus intelligible. En effet, les fautes peuvent considérablement affaiblir l’expression écrite et la compréhension des textes. Et donc coûter des points aux candidats. Certains enseignants étant allergiques aux fautes et syntaxes tordues, il va s’en dire que de nombreux élèves ont pris cher. Pour ces pédagogues, d’ailleurs, la limpidité linguistique est le reflet de l’intelligence, même dans les séries scientifiques. Voilà pourquoi, il est recommandé aux candidats de relire attentivement leurs copies avant de les rendre.
Promouvoir la lecture dès le primaire
Pour d’autres pédagogues, en revanche, la proposition de l’ex ministre de l’Education nationale ne changera rien au problème car elle se fait en aval. Il faudrait plutôt agir en amont. D’abord en incitant les élèves à lire dès le primaire. La lecture permet de graver l’orthographe dans la mémoire et d’apprendre les règles de conjugaison, la syntaxe ou encore d’enrichir son lexique. Aussi, ces enseignants appellent à mettre un point d’honneur sur la dictée dès le primaire afin de préparer au mieux le futur candidat du Bac.
Augmenter le nombre d’heures de français au collège
Par ailleurs, ils jugent indispensable d’augmenter les heures d’enseignement de la langue française. Ces dernières années, les heures ont été réduites pour les cours de français. Ainsi, les élèves qui sortent du collège ont perdu deux ans d’enseignement de français sur l’ensemble de leur scolarité. En effet, ils n’ont plus que 4 h 30 par semaine entre la sixième et la quatrième, et 4 heures en troisième. Pour relever le niveau, les pédagogues conseillent au ministère de l’Education nationale d’ajouter au moins une ou deux heures de français par semaine au programme, tout en prenant soin d’établir des effectifs raisonnables.