Selon une étude publiée par L’Argus et NGC-Data, le nombre d’installations de kits de conversion au Superéthanol-E85 a connu une multiplication par huit en France au cours de l’année écoulée. Cela a concerné près de 10 000 véhicules au premier trimestre 2022. Ces chiffres ne reflètent cependant pas pleinement la situation, car de nombreux automobilistes optent pour une option moins chère mais non encore autorisée, à savoir la reprogrammation éthanol de leur véhicule.
Les propriétaires de deux-roues motorisés pourraient bientôt avoir la possibilité d’installer un boîtier de conversion à l’E85 et de rouler au bioéthanol. Ce projet est étudié de près par le ministre des Transports. L’homologation de ce biocarburant, qui est à la fois plus respectueux de l’environnement et du porte-monnaie, pourrait intervenir dès 2024.
Diminution des émissions de dioxyde de carbone
Le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, se prononce en faveur de l’homologation de boîtiers de conversion au bioéthanol pour les deux-roues motorisés, à l’instar de ce qui existe déjà pour les voitures. L’objectif est de réduire les émissions de CO2 pour ceux qui souhaitent convertir leur moto tout en réalisant des économies à la pompe.
Le gouvernement prévoit d’examiner prochainement l’homologation de boîtiers de conversion au bioéthanol spécialement conçus pour les deux-roues, dès 2024. Le Superéthanol E85, présenté comme plus respectueux de l’environnement et nettement moins cher à la pompe, a déjà séduit de nombreux automobilistes. Pratiquement tous les véhicules essence sont aujourd’hui compatibles.
Bien que techniquement possible, l’installation d’un boîtier de conversion à l’E85 sur une moto reste rare parmi les propriétaires de deux-roues. L’homologation de boîtiers spécifiques ouvrirait la voie à une offre réglementée, accompagnée de subventions pour permettre au plus grand nombre d’en bénéficier.
Le projet d’homologation de boîtiers de conversion au bioéthanol pour les deux-roues motorisés est actuellement à l’étude par le ministre délégué chargé des Transports.
Le prix de la conversion à l’E85
Pour convertir sa moto, le coût approximatif d’installation d’un boîtier de conversion au bioéthanol se situe entre 500 et 700 euros. Cet investissement peut être rentabilisé au bout de plusieurs années, en fonction du kilométrage parcouru. Actuellement, le prix moyen du Superéthanol-E85 est de 1,03 euro le litre, comparé à 1,83 euro pour le litre de SP95-10.
Il est important de souligner que, avec ce type de boîtier, le véhicule peut toujours fonctionner avec de l’essence (SP95, SP98 et SP95-E10) en plus du Superéthanol-E85, le tout dans le même réservoir. Le boîtier analyse la composition du carburant et ajuste la calibration des injecteurs en conséquence. Toutefois, il convient de noter que le bioéthanol présente également des inconvénients. Il a notamment une consommation supérieure à celle de l’essence ordinaire (de 20 à 30 % de plus) et peut être plus agressif pour la mécanique.
L’homologation de boîtiers permettant de convertir les deux-roues au bioéthanol pourrait rassurer certains motards qui s’inquiètent de devoir bientôt passer un contrôle technique, à l’instar des automobilistes.
Plus écologique et moins coûteux
Avec la flambée des prix de l’essence, de plus en plus de Français se tournent vers une alternative écologique et économique : le superéthanol E-85. Alexis Landrieu, fondateur de Biomotors, leader des boîtiers de conversion au bioéthanol, nous explique les avantages de son produit pour réaliser des économies sans endommager le moteur.
Notre réseau compte 800 garages installateurs en France, proposant l’installation du boîtier. La procédure prend environ une demi-journée. Deux types de boîtiers sont actuellement disponibles, adaptés aux systèmes d’injection indirecte et directe. Ces boîtiers, de taille compacte similaire à un paquet de cigarettes, sont associés à un capteur de carburant qui analyse le contenu du réservoir pour calculer le taux d’éthanol. L’utilisateur peut ensuite se connecter à son boîtier via son téléphone pour consulter le taux d’éthanol, les économies de CO2 réalisées tout au long de l’année, et détecter d’éventuels dysfonctionnements.
Environ une station-service sur trois propose actuellement du superéthanol E-85. En collaboration avec les producteurs d’éthanol, notre objectif est de développer davantage ce réseau de distribution. Plus nous aurons de boîtiers installés, plus la demande augmentera, ce qui incitera les pétroliers à ouvrir d’autres stations. Nous sommes également en expansion en Suède, où 100 % des stations-service proposent de l’éthanol.
Cette année, nous observons une vente mensuelle de 8 000 à 10 000 boîtiers, comparé aux 15 000 vendus en totalité en 2021. Avec un prix de l’essence autour de deux euros le litre (contre moins d’un euro pour le superéthanol E-85), les préjugés s’effacent et la priorité est de réaliser des économies. Alors qu’auparavant les gros véhicules et les berlines étaient principalement concernés, nous constatons désormais une demande accrue pour des véhicules tels que la Dacia Sandero, la Renault Clio et la Peugeot 208.
