Une quarantaine d’entreprises ont pris l’engagement lundi d’embaucher des dizaines de milliers de réfugiés dans toute l’Europe. On retrouve dans la liste Amazon, Hilton, Adecco ou encore Randstad.
Plus de quarante grandes entreprises se sont engagées lundi à embaucher 250.000 réfugiés dans toute l’Europe, sur les trois prochaines années. Elles ont fait la promesse à l’occasion d’un sommet à Paris, à la veille de la Journée mondiale des réfugiés.
Pas de discrimination en faveur des réfugiés
Dans le détail, Amazon envisage d’embaucher au moins 5.000 réfugiés. Et les chaînes d’hôtels Hilton et Marriott d’engager chacune 1.500 personnes. Il y a également la multinationale française Teleperformance qui promet de recruter au moins 500 étrangers. De leurs côtés, les principales agences d’intérim (Adecco, ManpowerGroup, Randstad) vont offrir de l’emploi à 152.000 réfugiés. Enfin, des marques comme Adidas, Accenture, PepsiCo et Starbucks ont prévu d’embaucher directement plus de 13 000 personnes et d’en former plus de 86 000. D’autres entreprises ont promis de former plus de 86.000 réfugiés.
Pas de discrimination positive à ce niveau
« Il ne s’agit pas de discriminer en faveur des réfugiés, mais simplement de reconnaître qu’il y a tellement de personnes compétentes et qualifiées qui pourraient être involontairement négligées dans le processus de recrutement régulier à cause de leur statut », a tenu à préciser Gideon Maltz, PDG de Tent Partnership for Refugees qui a organisé le sommet à Paris. A cause de la guerre en Ukraine, l’Europe fait face actuellement à sa plus grande crise de réfugiés depuis la seconde guerre mondiale. En France, on compte plus de 100.000 réfugiés ukrainiens.
Une pénurie de main d’œuvre depuis quelques années
Ces migrants constituent la plus forte proportion de chômeurs dans la population active. Ils sont victimes de discrimination, de problème de reconnaissance des diplômes ou encore de barrière de la langue. Ainsi, ils ne parviennent pas tous à se faire embaucher. Pourtant, l’économie européenne est confrontée à une pénurie de main d’œuvre depuis quelques années. Malgré le vivier d’immigrés, de nombreux secteurs peinent à recruter, notamment l’agriculture, la restauration et la grande distribution. La situation des réfugiés semble donc paradoxale.
Peu d’informations sur l’employabilité des réfugiés
Outre les problèmes évoqués plus haut, on relève aussi un manque criard d’information sur l’employabilité des migrants. Conséquence : seuls 29% des dirigeants de PME et d’entreprises de taille intermédiaire dans l’industrie ont prévu de recruter des collaborateurs étrangers dans les cinq prochaines années. Heureusement, la crise en Ukraine a fait progresser considérablement les connaissances sur le sujet. Elle a suscité de la solidarité et des engagements pour l’embauche, les plus importants jamais pris par des entreprises pour faire progresser l’intégration économique des réfugiés.
Les migrants, une force économique
Selon une étude de Tent Partnership for Refugees, les 250.000 réfugiés à embaucher dans quelques années doivent générer chaque année plus de deux milliards d’euros en revenus. Les emplois promis dépassent donc le simple engagement humanitaire. Ils sont bénéfiques pour les entreprises et l’économie européenne. D’après une étude publiée en décembre 2022 par le Boston Consulting Group (BCG) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les migrants pourraient générer 9 000 milliards de dollars par an. Soit la troisième économie mondiale (s’ils constituaient un pays), derrière les États-Unis et la Chine et devant le Japon.